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tingen ; en Amérique, à Johns Hopkins University, Harvard College, etc. — L’auteur résume les travaux faits au laboratoire de Wundt d’après les Philosophische Studien. Le résumé de ce recueil ayant paru ici régulièrement, nous nous bornerons à un très court sommaire. Ces recherches se rapportent à : 1o l’analyse et la mesure des sensations (loi de Weber et Fechner, etc.) ; 2o la durée des processus mentaux ou psychométrie proprement dite ; 3o le sens du temps (reproduction par la mémoire d’une durée réelle ; 4o l’attention, la mémoire et l’association des idées.

Shadworth Hodgson. Sur les conditions d’une vraie philosophie. — Il se produit en Angleterre les symptômes d’une renaissance philosophique qui sera distincte de l’empirisme anglais et de l’idéalisme allemand. L’auteur l’appelle « Expérientialisme ». La philosophie doit d’abord être posée d’une manière indépendante et être traitée par la méthode de la réflexion sous les titres suivants : distinction des aspects, analyse des éléments, ordre du conditionnement réel, branche constructive de la philosophie.

Bryant (Sophie). Sur la nature et les fonctions d’un langage symbolique complet. — Travail conçu dans l’esprit de la nouvelle logique anglaise : Boole, Jevons, Peirce, Mac Coll, Venn, etc., et ayant pour but d’établir que du développement de ce langage symbolique, s’il peut être construit, dépend la construction d’une science formelle complète, ayant avec la science, en général, le même rapport que les mathématiques ont avec la science sous son aspect quantitatif.

Hastings Rashdall. Martineau et la théorie de la vocation.

Shand. L’unité de la conscience. — Étude sur la théorie de la connaissance. La connaissance présuppose un objet hors de la conscience finie et sans relation avec elle. Ce dualisme, ce divorce entre le sujet et l’objet ne réduit pas le sujet à la connaissance de ses états finis, mais lui oppose une chose en soi inconnaissable. Quoique la conscience et l’expérience soient finies, une connaissance infinie est possible.

J. Sully. Sur le sentiment de l’indifférence. — Continuation de la discussion sur ce sujet : Y a-t-il des états de sentiments qu’on puisse appeler indifférents ou neutres ? Sully fait d’abord remarquer que sentir, connaître et vouloir sont des propriétés de l’esprit qui ne peuvent être complètement isolées les unes des autres ; il y a un triple processus avec prédominance d’un élément ou d’un autre. Mais cette question est indépendante de l’autre : Y a-t-il des sentiments qui ne soient ni agréables ni désagréables ? Peut-on, comme Bain, trouver ce caractère dans l’excitation ? Il ne faut pas prendre « agréable » et « désagréable » au sens du langage ordinaire, c’est-à-dire comme désignant seulement de hauts degrés d’intensité ; de plus, tout état mental est un mouvement accompagné d’une fluctuation constante du ton de sentiment concomi-