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par J. Rig de la Philosophie positive et trouve singulière l’idée qu’a eue Kirchmann de comparer Comte au Faust de Göthe ; l’ouvrage de G. Séailles sur le Génie dans l’art, riche en exemples, plein de bonnes remarques, vivant et précis. Lehmann rend compte de celui de Bertrand sur l’Aperception du corps humain ; il fait remarquer que l’auteur se rattache expressément à M. de Biran et n’en trouve la raison que dans le désir de se mettre dans une certaine opposition avec la psychologie positive de ses compatriotes ou des Anglais : il eût gagné, dit-il, à se rapprocher des uns et des autres, car il n’eût pas étendu les résultats de ses recherches, en dépassant les limites d’une théorie de la connaissance, pour en faire sortir des poésies métaphysiques vagues et peu méthodiques (in vage und unmethodische metaphysische Dichtungen). La valeur du livre est tout entier dans les chapitres empiriques.

A. Rausch. Sur l’estimation morale de l’εὐγένεια et du πλοῦτος chez les Socratiques et les Péripatéticiens. — Étude importante pour l’histoire des idées morales dans l’antiquité et surtout chez Socrate, Xénophon, Antisthène, Aristippe, Platon et Aristote.

Th. Achelis. — Conscient et inconscient. — L’auteur qui cite Taine, Wundt, Hartmann, etc., insiste sur l’importance considérable de l’inconscient pour les différents domaines de la spéculation, mais il soutient que toutes les explications tentées par ceux qui ont voulu rendre compte de l’individuation, montrer la connexion des éléments différents qui constituent notre moi personnel, ont été modelées sur notre représentation soumise à des conditions subjectives, que la psychologie et la morale, dans les questions limitées et par conséquent exactement déterminées qu’elles examinent et comparent, pourront mettre en lumière des résultats d’une grande valeur sur la connexion ininterrompue des phénomènes conscients et inconscients.

R. Lehmann. Remarques sur la partie synthétique de la psychologie de Spencer. — Lehmann, à propos de la traduction allemande du premier volume de Spencer, dont l’ouvrage constitue selon lui une des tentatives les plus importantes pour faire entrer la psychologie dans le domaine des sciences et pour la mettre en accord avec un système philosophique fondé sur une conception mécanique du monde, soutient que la conception fondamentale psychologique et métaphysique de Spencer est en contradiction absolue avec sa théorie de l’évolution.

F. P.