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nous-mêmes, il n’y aurait ni devoir ni but moral, enfin il n’y aurait aucune conscience de Dieu et d’un rapport à Dieu. Et il se propose de montrer, dans un travail ultérieur, que la liberté est la condition de l’activité spirituelle.

Julius Nathan. Représentation, sentiment, volonté. — Dans cette étude psychologique où sont cités un certain nombre de cas pathologiques, l’auteur se demande s’il y a en nous trois groupes distincts de phénomènes, combat une psychologie monistique, justifie la vieille opinion qui reconnaît en nous des sentiments, des représentations, des désirs, pense que le psychologue est autorisé à admettre un nombre déterminé de facultés pour arriver à une connaissance véritable de l’âme, car de tels concepts, réels ou imaginaires, sont le point de départ de la connaissance véritable en psychologie comme en mathématiques.

E. König. Quelques pensées pour défendre l’esthétique de Kant contre l’empirisme et le réalisme. — L’auteur croit que l’idéalité de l’espace ne serait pas détruite si l’on établissait qu’il n’y a pas de propositions a priori en mathématiques, mais il combat Stuart Mill, le plus pénétrant adversaire des théories qui supposent des propositions a priori comme point de départ de notre connaissance.

H. Siebeck. Sur le rapport de la loi physique et de la loi morale. — La persistance de l’ordre moral du monde dans le sens d’un enchaînement conforme à une loi (gesetzmässigen), de rapports moraux dans un monde formé par des individus doués de conscience, n’est pas possible sans le développement antérieur du processus naturel. Mais ce dernier ne forme qu’un premier degré nécessaire pour le processus moral et doit être conçu par analogie avec ce qui est spirituel et moral : comme le croyait Platon, l’idée du Bien est le principe métaphysique le plus profond.

P. Natorp. — Sur le principe et la cosmologie d’Anaximandre. — Article substantiel, à propos de l’ouvrage de Neuhaeuser sur Anaximandre.

C. Schaarschmidt. Sur la possibilité de la métaphysique. — Il faut recourir en métaphysique à la démonstration indirecte (indirecte Beweisverfahren). Par elle nous pouvons non seulement connaître au moins approximativement les objets particuliers de la métaphysique, mais encore, ce qui est la chose capitale, porter un jugement sur l’exactitude et l’utilité du principe suprême de la métaphysique, car ce principe étant le fondement de la conception par laquelle nous nous représentons l’univers, nous pouvons trouver dans la critique de telles conceptions un moyen d’établir indirectement ce principe qui, formant le le point de départ de la connaissance comme de la pratique, doit être le guide de la science.

Schaarschmidt analyse la traduction par Kirchmann de l’Abrégé donné