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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Philosophische Monatshefte.

Vol. 20, fas. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

R. Eucken. Les partis et les noms de parti en philosophie. — Cet article a été réuni avec d’autres et notamment avec une intéressante étude sur la philosophie de Trendelenburg, dans un volume dont la Revue rendra prochainement compte.

Eduard von Hartmann. Mon rapport à Schopenhauer. — Il n’est pas superflu, dit l’auteur, de montrer brièvement la différence de ma philosophie et de celle de Schopenhauer, puisqu’on le range tous les jours parmi les disciples de ce dernier. Voici quelques-unes des principales distinctions et même des oppositions essentielles que M. de Hartmann signale entre l’une et l’autre. Schopenhauer n’admet de la théorie kantienne de la connaissance que le côté idéaliste, Hartmann n’en admet que le côté réaliste ; Schopenhauer n’accepte qu’une cause immanente, H., qu’une cause transcendante : les théories de la connaissance sont absolument opposées chez l’un et chez l’autre. Schopenhauer professe un monisme abstrait, un monisme de la volonté qui est un panthéisme, il fait sortir la raison avec l’intellect de l’organisme et plus spécialement du cerveau ; elle n’est pour lui qu’un phénomène (Erscheinung) tertiaire et en outre accidentel de l’être qui constitue le monde en soi privé de raison ; la volonté est le principe absolu et unique. H. adopte un monisme concret, un monisme de l’esprit ou panpneumatisme ; la raison est pour lui le principe formel logique de l’idée inséparablement unie à la volonté ; elle règle et détermine comme telle tout ce que contient le processus cosmique. H. s’oppose, dans les questions les plus importantes de la métaphysique, à Schopenhauer, pour se rapprocher de ceux qui, comme Eckhart, Böhme et Schelling, voient sans doute dans la volonté un des principes les plus importants de l’absolu, mais n’en font pas le principe unique et absolu. L’histoire n’a aucune valeur pour Schopenhauer, qui fait du temps une chose simplement subjective ; de même notre conception de la nature perd pour lui toute vérité, parce qu’il soutient la pure subjectivité de l’espace. L’intellect, l’esprit ne s’introduit que par accident et comme un parasite dans la volonté naturelle. H. tient grand compte de l’histoire, voit dans la na-