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REVUE GÉNÉRALE

HISTOIRE ET PHILOSOPHIE RELIGIEUSES


L’Histoire des religions, par Ph. Colinet. Bruxelles, 1887. — Die allgemeine vergleichende Religionswissenschaft, par Ed. Hardy. Fribourg-en-Brisgau, 1887. — Lehrbuch der Religionsgeschichte, par Chantepie de la Saussaye, vol.  Ier Fribourg-en-Brisgau, 1887. — Les Religions actuelles, par Julien Vinson. Paris, 1888. — Les Pygmées, par A. de Quatrefages. Paris, 1887. — Die Welt in ihren Spiegelungen, par Ad. Bastian (avec un atlas). Berlin, 1887. — Etudes historiques et exégétiques sur l’Ancien Testament, par E. le Savoureux. Paris, 1887. — Les Evangiles sans Dieu, par Louis Martin. Paris, 1887. — L’origine du péché dans le système théologique de Paul, par Aug. Sabatier. Paris, 1887. — Le Christianisme, sa valeur morale et sociale, par Constant Blondeaux. Paris, 1887. — De l’Histoire de la Vulgate en France, par Sam. Berger. Paris, 1887.

L’histoire des religions traverse, en ce moment, la crise de l’adolescence. C’est une crise nécessaire, à laquelle toute branche nouvelle d’études est sujette ; tout porte à croire que la jeune discipline franchira victorieusement cette épreuve. Nous avons soutenu que les questions de méthode, qui sont capitales en toute recherche, étaient quelque peu perdues de vue, que l’on se lançait trop volontiers dans des généralisations que l’état de nos connaissances ne justifie pas, qu’on proposait des explications, des « clefs » de l’histoire religieuse quand il aurait fallu procéder préalablement à un classement et à un dépouillement rigoureux des documents, que l’on abusait de la « méthode comparative », suppléant par l’hypothèse à l’absence des témoignages, bref que l’on risquait de compromettre par l’emploi de procédés peu scientifiques une des plus belles, des plus riches, des plus fécondes matières qui puissent attirer l’attention de l’historien, du philosophe, du théologien. Nous faisions voir, enfin, qu’en écartant résolument du champ de la critique et de l’histoire religieuses les hypothèses philosophiques et théologiques, — la théorie de l’évolution, qui est à la mode, comme celle du monothéisme primitif, qui l’a précédée dans la faveur publique, — on rendait à l’hiérographie ce signalé service de la dépouiller de tout caractère de secte, de tout esprit de coterie, pour en faire un terrain neutre, où les esprits curieux de reconstituer l’histoire des phénomènes religieux se rencontreraient dans un commun effort.

Nos protestations ont soulevé quelque émoi : il fallait s’y attendre