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la substance grise de l’encéphale, de sorte que ce qui abolit la douleur abolit aussi l’action réflexe.

Un seul fait paraît confirmatif de l’hypothèse de M. Mantegazza : c’est qu’une douleur morale, alors qu’il n’y a pas d’excitation de la sensibilité des nerfs rachidiens, produit un ralentissement du cœur — quelquefois même la syncope — et en même temps une contraction des vaisseaux cutanés de la périphérie, contraction qui apparaît par la pâleur des téguments et l’abaissement de la température de la peau. Ainsi voilà la douleur morale et la douleur physique qui aboutissent l’une et l’autre à ce même résultat. Ce résultat, c’est l’excitation du bulbe et de la moelle, excitation qui amène le ralentissement du cœur.

Fig. 1 — Schéma. — D, centres nerveux. — A, fibres nerveuses allant des centres nerveux encéphaliques au noyau du pneumogastrique. — B, fibres nerveuses sensitives allant du nerf sciatique aux centres nerveux. — S, fibres nerveuses sensitives allant du nerf sciatique au noyau du pneumogastrique. — N, noyau bulbaire du pneumogastrique. — P, pneumogastrique, nerf d’arrêt du cœur.

Mais, pour bien faire comprendre ces phénomènes, un schéma est peut-être nécessaire. Soient D les centres nerveux où est perçue la douleur ; S, le nerf sciatique ; N, le noyau du pneumogastrique (ou plutôt du spinal) qui est le modérateur du cœur : P, ce nerf modérateur. Sup