trer que l’on aurait tort de demander aux Alexandrins la signification véritable de la doctrine platonicienne ; qu’ils l’ont, sur les points les plus essentiels, gravement défigurée ou même entièrement méconnue. Il fait une critique assez pénétrante du mysticisme de Plotin et marque les différences profondes qui le séparent d’un autre mysticisme qu’il regarde comme légitime et dont les œuvres de sainte Thérèse lui paraissent offrir l’expression la plus parfaite.
Rendons justice en terminant aux qualités littéraires de l’auteur. Le style est d’une vivacité élégante et, dans certains passages, atteint presque à l’éloquence. Il donne un intérêt soutenu à la lecture de ce petit volume, où sont discutés avec science et non sans originalité quelques-uns des problèmes les plus ardus que soulève l’interprétation du platonisme.
A. Van Weddingen. — L’encyclique de Léon XIII sur la restauration du thomisme. in-8o, Bruxelles.
L’auteur de cette brochure est aumônier de la cour de Belgique. Nous ne partageons pas les vues de l’auteur sur l’avenir réservé à la philosophie dans les écoles catholiques. Mais, à part ces illusions, nous rendons sans réserve hommage à l’érudition riche et variée de M. Van Weddingen, à la fermeté de sa critique, à l’indépendante allure de son esprit, très fin, très puissant et, quand il plaît à l’auteur, très caustique. Le thomisme n’a pas été caractérisé, en ces derniers temps, avec tant de pénétration, bien que M. Van Weddingen soit à notre avis trop thomiste. Ce qu’on peut louer justement aussi c’est le style, qui est d’un maître.
L’auteur semble familiarisé avec les philosophes modernes autant qu’avec les anciens. Son dernier travail rappelle par ses qualités solides et brillantes le mémoire sur Saint Anselme qui a reçu très bon accueil en France et que l’Académie de Belgique a couronné. Il justifie la réputation de critique dont le Dr Van Weddingen jouit dans son pays et à l’étranger.
Giacomo Barzellotti. The Ethics of Positivism (New-York. Ch. Somerby, 1878, in-18).
L’ouvrage que nous présentons ici est la traduction en anglais d’études critiques qui parurent pour la première fois sous forme d’articles dans la Filosophia delle Scuole Italiane (1870-1871). — Il renferme, en un assez petit nombre de pages, une exposition et une appréciation fort bien faites des doctrines du positivisme anglais contemporain sur la liberté et le fondement de la morale.
Dans la première partie, l’auteur s’attache à marquer exactement la
