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physiologique et du mécanisme psychologique n’est concevable qu’au point de vue du monisme. — L’auteur examine en particulier les lois de l’Association qu’il réduit à quatre : 1o la ressemblance et la différence qui sont des principes de connexion interne ; 2o la contiguïté dans le temps et l’espace qui sont des principes de connexion externe. Il indique en quelques mots le rapport de ces lois avec le mécanisme physiologique.

L’ouvrage de M. Sidgwick (prof. à l’Univ. de Cambridge), sur Les Méthodes en morale, fait le sujet de deux articles conçus dans un esprit fort différent. Le premier est dû à M. Bain : il consiste principalement dans une analyse de l’ouvrage, dont voici l’esquisse : La méthode en morale varie suivant la fin qu’on se propose ; or il y a deux fins principales : le bonheur et la perfection ou l’excellence. Tel est le sujet du 1er livre. Le 2e livre est consacré à l’égoïsme. Le 3e à la morale intuitive (Intuitionism). — Le second article, dû au professeur Calderwood, est une critique des théories de Sidgwick sur la morale intuitive[1]. M. Calderwood la défend et juge que l’auteur ne l’a pas exposée sous une forme satisfaisante.

Le directeur (M. Croom Robertson) examine la Logique formelle de Stanley Jevons. Il fait remarquer que ce livre publié depuis deux ans n’a pas obtenu en Angleterre l’attention qu’il mérite et il consacre à une partie de cet ouvrage un article étendu, approfondi, qui nous a paru l’un des meilleurs de ce numéro. Mais la Revue philosophique se proposant de traiter prochainement la même question, nous n’en parlerons pas plus longuement.

M. Hodgson continue ses études sur la Philosophie et la Science. Il étudie cette fois les rapports de la psychologie et de la philosophie. Il ne nous a pas paru présenter sur ce sujet des conclusions bien nettes ni bien saisissables : ce qui peut surprendre surtout chez un Anglais. Voici au reste sa conclusion : « La philosophie, par opposition à la science psychologique, peut être définie : l’analyse dernière des états de conscience dans leur connexion avec leurs aspects objectifs ; et par opposition avec la science en général, comme l’analyse subjective des notions dernières de la science. »

La Philosophie à Cambridge par M. Sidgwick, fait suite à l’article publié dans le no 1 et consacré à l’Université d’Oxford. L’auteur fait remarquer que pendant bien longtemps, il n’y a rien eu à Cambridge qui ressemblât à un enseignement philosophique ou à un examen sérieux des candidats sur ces questions. C’est à Whewell, l’auteur bien connu de l’Histoire des sciences inductives (1840), qu’est dû le renouvellement des études philosophiques dans cette Université. L’auteur donne le programme du Moral sciences Tripos, concours qui répond assez bien à notre agrégation. Parmi les sujets indiqués, nous remarquons : Organes

  1. M. Calderwood a publié entre autres ouvrages, un Handbook of Moral philosophy, 4e édition.