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bibliothécaire à Berlin, Bergmann, prof. à l’Univ. de Marbourg, paraissent à Leipzig et forment 10 livraisons par an. Le but que se propose cette Revue est analogue à celui que nous poursuivons. Elle fait profession « de ne servir aucune école ni aucun système, mais d’être un organe central pour faire connaître toutes les directions du mouvement philosophique. »

Les articles de fond sont beaucoup moins nombreux que les analyses et les comptes-rendus. Mais ceux-ci par leur étendue et leur variété sont très-propres à faire connaître au lecteur la situation actuelle de la philosophie en Allemagne.

Chaque numéro contient en outre une Bibliographie qui, sous les titres suivants : Histoire de la philosophie, philosophie, métaphysique, logique, théorie de la connaissance, psychologie, anthropologie, philosophie de la nature, morale, esthétique, questions religieuses, éducation, — contient l’énumération complète des publications allemandes et des principaux ouvrages étrangers sur ces divers sujets.

Parmi les divers articles publiés pendant l’année 1875, nous signalerons :

ARTICLES ORIGINAUX

Bratuscheck. Le positivisme dans la science. D’après l’auteur, le positivisme se trouve dans l’antiquité, et caractérise la science apparente des sophistes. Il adresse au positivisme deux reproches principaux : manquer de critique, méconnaître l’histoire.

Vaihinger. De la position actuelle du problème cosmologique. La philosophie de la nature se renferme nécessairement dans les limites des sciences de la nature : elle est « une fonction variable de la recherche naturelle. » Il y a trois conceptions générales qui dominent actuellement toutes les spéculations sur ce sujet : 1o la théorie de Kant et Laplace ; 2o la conception nouvelle de l’organisme et l’effort pour éliminer la force vitale et la finalité ; 3o la loi de persistance de la force et d’équivalence mécanique. — La théorie mécanique assimile l’univers à une machine : elle a de nos jours pour principaux représentants Thompson, Tait, Helmholtz, Clausius. L’exposition la plus complète qui en ait été donnée, est due à Thompson. Cette théorie a été critiquée à divers points de vue par L. Meyer, Fick, Lange, Herbert Spencer. L’auteur de l’article y ajoute ses propres critiques et passe à la deuxième théorie. — Celle-ci consiste à considérer l’univers comme un organisme. Elle a été surtout exposée par Caspari. L’opposition de ces deux théories rappelle celle des Cartésiens et des Leibniziens. Caspari veut fondre ensemble une cosmologie mécanique et une cosmologie éthico-téléologique. Il admet des « atomes biologiques, » il considère l’univers comme « une circulation de forces. » Il attribue à l’atome des « états internes. » L’auteur fait une critique détaillée et pressante de ces hypothèses. — D’autres ont essayé de trouver un moyen terme