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le sacrifice), le sacrifiant, les mondes[1] sur lesquels le soma (identifié à la lune considérée comme la source de toute fécondité et de toute humidité) purifie ou le soleil brille.

« De ce (purusha) sont issus les différentes sortes de dieux, les Sâdhyas[2], les hommes, les bestiaux, les oiseaux, le prâna et l’apâna (le souffle inspiré et expiré), le riz et l’orge, la pénitence, la foi, la vérité, la chasteté et les prescriptions (concernant les devoirs à remplir).

« De ce (purusha) sont issus les sept prânas (les sens), les sept flammes (l’éclat des objets relatifs à chacun des sens), les sept combustibles (les objets des sens), les sept oblations (les perceptions), ces sept lieux par lesquels circulent les esprits vitaux, qui résident dans une place secrète (le cœur) et qui ont été placés au nombre de sept (en chaque créature).

« De lui (du purusha) sont issues les mers, les montagnes ; de lui sont issues toutes les plantes et l’essence au moyen de laquelle l’âme interne s’incorpore aux éléments.

a Le purusha est l’univers, l’œuvre, la pénitence ; il est Brahma suprême, immortel[3]. »

Telles sont les données générales que nous fournissent les plus anciennes Upanishads sur l’idée que leurs auteurs avaient de l’être, Nous allons voir maintenant comment cette idée, jusqu’alors assez inconsistante, a été précisée et systématisée par Bâdarâyana dans les

  1. Obtenus par le sacrifice, c’est-à-dire ceux dans lesquels l’âme émigré après la mort et qui sont d’autant plus favorables que certains devoirs religieux ont été mieux remplis.
  2. Espèce d’êtres divins.
  3. Tad état satyam yathâ sudîptât pâvakâd visphulinh sahasraçah prabhavante sarûpâh tathâksharâd vividhâh somya bhâvâh prajâyante tatra caivâpi yanti.

    Divyo hy amûrtah purushah sa vâhyâbhyantaro 'hy ajah aprâno hy amanâh çubhro hy aksharât paratah parah.

    Etasmâj jâyate prâno manah sarvendriyâni ca kham vâyur jyotir âpah prthivî viçvasya dhârinî.

    Agnir mûrdhâ cakshushî candrasûryau diçah çrotre vâg vivrtâç ca vedâh vâyuh prâno hrdayam viçvam asya padbhyâm prthivî hy esha sarvabhûtântarâtmâ.

    Tasmâd agnih samidho yasya sûryah somât parjanya oshadhayah prthivyâm pumân retah siñcati yoshitâyârn bahvîh prajâh purushât samprasûtâh.

    Tasmâd rcah sâmayajûmshi dîkshâ yajnâç ca sarve kratavo dakshinâç ca samvatsaram ca yajamânaç ca lokâh somo yatra pavate yatra sûryah.

    Tasmâc ca devâ bahudhâ samprasûtâh sâdhyâ manushyâh paçavo vayâmsi prânâpânau vrîhiyavau tapaç ca çraddhâ satyam brahmacaryam vidhiç ca.

    Sapta prânâh prabhavanti tasmàt saptârcishah samidah sapta homâh sapta ime lokâ yeshu caranti prânâ guhâcayâ nihitâh sapta sapta.

    Atah samudrâ girayaç ca sarve’ smât syandante sindhavah sarvarûpâh ataç ca sarvâ oshadhayo rasaç ca yenaisha bhûtais tishthate hy antarâtmâ.

    Purusha evedam viçvam karma tapo brahma parâmrtam.