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analyses.erdmann. Die Axiome der Géométrie.

comme leur forme, est donc à priori, en tant que les activités psychiques qui les produisent sont prises en considération ; mais chacune de ces parties est également empirique ou à posteriori, en tant qu’on regarde aux conditions qui en accompagnent la production… L’opposition entre l’apriorique et l’empirique n’est donc pas une opposition entre différents groupes de représentations ou entre leurs modes de formation ; l’opposition n’a lieu qu’entre les deux faces sous les quelles il faut toujours considérer ce mode de formation. Dans ce sens, par exemple, les concepts de matière et de force sont l’expression empirique du principe à priori de causalité, et pour prendre un cas encore plus spécial, le concept de l’inertie est l’expression empirique de la loi de raison suffisante. »

M. Benno Erdmann a soin de faire remarquer que cette théorie n’est nullement en désaccord, soit avec celle de la localisation de Lotze, soit avec la théorie physiologique d’Helmholtz. Il établit que Riemann partageait au contraire l’empirisme absolu d’Herbart, pour qui la forme de l’espace dérive de celle de série sans aucune nécessité à priori de spécification. Il réfute enfin vigoureusement les objections dirigées par deux disciples attardés de Kant, Tobias et Becker, contre les conséquences de la nouvelle géométrie au point de vue psychologique.


Problème de la théorie de la connaissance (pp. 113-131), L’auteur commence pardonner une classification des solutions sur les problèmes généraux de cette branche de la philosophie. En premier lieu, la question de savoir sur quels fondements s’appuie la conclusion transcendante de la réalité de nos représentations à l’existence de choses en soi, engendre trois systèmes, l’idéalisme, le réalisme[1], le scepticisme.

Le réalisme croit que les concepts correspondent à des choses en soi ; l’idéalisme, que la force productive de l’imagination oppose au moi indivisible[2] un non-moi divisible ou qu’une puissance divine crée les représentations dans la conscience.

Quant au scepticisme, tout en reconnaissant le problème, il le considère comme insoluble.

À ce degré métaphysique, la nouvelle géométrie n’a rien à faire. Mais la solution réaliste comporte un second problème général : En quelle manière et dans quelles limites nos représentations des choses en soi s’accordent-elles avec ces dernières ?

Ou elles en sont dépendantes — empirisme, — ou elles en sont indépendantes, — rationalisme.

Chacun de ces derniers systèmes se subdivise à son tour en trois,

  1. En 1794, Fichte eût dit dogmatisme. Peut-être un jour les philosophes s’entendront-ils réellement pour fixer sans conteste la signification du mot réalisme. Celle que lui donne M. Benno Erdmann est sensiblement plus étendue, comme on le verra, que l’acception ordinaire. Toutefois au point de vue étymologique, elle paraît assez admissible.
  2. Theilbaren (p. 117, I, 14) est probablement une faute d’impression.