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influence des aimants ou des cristaux sur certains êtres sensitifs que le baron de Reichenbach affirmait avoir découverte, est purement subjective, et que les résultats obtenus sont dus encore à l’attente de l’individu sur lequel on opère. Ainsi, M. Braid qui a tant contribué à élucider cette question, pouvait, après avoir fait placer la main du c sujet > sur l’un des pôles d’un aimant en lui recommandant d’y fixer son attention, traîner à l’aide de l’aimant l’individu autour de la chambre, simplement parce qu’il assurait à ce dernier d’une façon péremptoire qu’il ne pouvait s’en détacher, et d’un autre côté il lui faisait lâcher prise en le ramenant à son état normal par les simples mots «  All right, man ».

Tous les phénomènes d’ « Électro-Biologie, » dans lesquels un objet quelconque produit exactement la sensation suggérée par l’opérateur, s’expliquent par une cause analogue, que M. Carpenter appelle l’idée dominante, c’est-à-dire l’influence qu’exerce une idée qui occupe l’esprit exclusivement, alors que la réalité externe ne contrôle plus l’état interne de l’esprit.

L’attente peut également provoquer des mouvements musculaires absolument inconscients ; c’est ce qui a lieu dans le pendule explorateur et la baguette magique. Dans l’un et l’autre cas, il est impossible que les mains restent complètement immobiles, pendant quelque temps ; quand l’attention s’y trouve fixée, et que l’on a une idée préconçue que les vibrations prendront une direction déterminée, l’action inconsciente et involontaire des muscles de l’opérateur produit le résultat attendu.

M. Carpenter examine longuement la question de la « clairvoyance ». Il n’a pas de peine à prouver que tous les clairvoyants qui ont été soumis à un examen rigoureux, se sont trouvés n’être que des imposteurs de la plus vulgaire espèce.

Mais il n’est aucune preuve plus frappante de la crédulité et de l’imbécillité humaine que celle fournie par les tables tournantes. Les croyants sont encore nombreux, en dépit de l’ingénieux appareil de Faraday, qui prouve si clairement que le mouvement rotatoire de la table, est simplement dû à l’action musculaire (volontaire ou involontaire, peu importe) des opérateurs.

M. Carpenter examine ensuite le spiritisme proprement dit, dont il donne l’historique. Il montre, qu’en dépit de l’immobilité apparente de l’opérateur, le bruit de coups est dû à la contraction ou saccade que certaines personnes peuvent imprimer a certains tendons des genoux, des chevilles du pied, et des orteils. Mme Hayden, qui introduisit le spiritisme en Angleterre, devinait à quelles lettres elle devait faire entendre les coups, en examinant la physionomie et les gestes de l’interrogateur. M. le professeur Edward Forbes obtint d’elle les réponses les plus ridicules, en s’arrêtant à dessein sur certaines lettres. M. G. H. Lewes fit mieux encore ; il écrivit et communiqua à ceux qui l’accompagnaient, entre autres questions, la suivante :