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é. de hartmann. — l’axiologie et ses divisions

lesquels sont contraires aux miens, et qu’il argumente en vain tant qu’il n’a pas attaqué et ébranlé mes hypothèses sur l’indépendance relative de ces deux unités, l’une par rapport à l’autre, dans le processus de l’univers.

À mon su, il n’a pas été fait jusqu’ici un essai de ce genre : bien mieux, les eudémonologistes, qui disent que la finalité dépend directement des effets du plaisir dans l’univers, ont cru leurs assertions fondamentales si compréhensibles par elles-mêmes qu’elles n’avaient pas besoin d’être démontrées, et que leur contraire était absurde. Mais dans l’étude que j’ai faite de la double axiologie, et dans l’antinomie qui existe entre le processus du développement et les degrés de l’organisation, d’une part, et la félicité, d’autre part, se trouve la démonstration inductive de l’indépendance relative des deux unités, l’une à l’égard de l’autre, dans le processus universel. Or, comme cette démonstration n’a été nulle part ni renversée ni affaiblie, l’indépendance des deux unités qui en découle ne peut davantage être renversée ou taxée d’absurde par de simples décrets ou des hypothèses eudémonologiques.

Édouard de Hartmann.
Traduction de M. Alexandre Keller.