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5o Un indifférentisme eudémonologique et un indifférentisme téologico-évolutionniste ;

6o Un indifférentisme eudémonologique et un pessimisme téléologico-évolutionniste ;

7o Un pessimisme eudémonologique et un optimisme téléologico-évolutionniste ;

8o Un pessimisme eudémonologique et un indifférenlisme téléologico-évolutionniste ;

9o Un pessimisme eudémonologique et un pessimisme téléologico-évolutionniste.

Toutes ces combinaisons sont possibles, bien que jusqu’ici on n’en ait pas écrit une histoire authentique. Cette histoire fait défaut principalement parce que l’indifférentisme et le pessimisme téléo-évolutionniste n’ont pas été assez distingués jusqu’à ce jour (et nous entendons par indifférentisme la croyance à une immobilité incapable de développement ou à un cercle perpétuel du processus universel ; par pessimisme, la croyance à un recul constant et à une dégradation croissante du monde).

Qu’on veuille bien remarquer que, pour ce qui me concerne, j’accepte la septième des neuf combinaisons, c’est-à-dire celle d’un pessimisme eudémonologique avec un optimisme téléologico-évolutionniste. Ce dernier, ainsi qu’il a été observé plus haut, vaincra tout pessimisme moral et religieux concernant le temps présent, et le réduira à n’être qu’une étape dans le développement progressif des choses. Donc, plus je reconnaîtrai dans l’axiologie les divisions eudémonologique et téléologico-évolutionnisle, plus je devrai demander qu’on ne voie jamais dans le pessimisme dont je suis le représentant qu’un pessimisme eudémonologique, puisque je n’ai pas affirmé de conséquence pessimiste dans toute autre partie de l’axiologie que la branche eudémonologique ; puisque, bien au contraire, j’ai toujours été un défenseur également résolu des conclusions optimistes dans le domaine de l’axiologie téléologico-évolutionniste. Il y a, d’ailleurs, lieu d’observer que je n’accepte le pessimisme eudémonologique que dans un sens comparatif, et que je suis arrivé à cette conclusion par l’idée d’un criticisme axiologique.

Quiconque méconnaît ou ignore ces faits, et espère réfuter mon opinion en se basant sur des objections tirées d’autres espèces de pessimisme ou d’autres combinaisons, lutte contre des moulins à vent. Quiconque, tablant sur l’idée qu’il se fait de la dépendance absolue de ces deux unités, taxe de contradictoire ma synthèse du pessimisme eudémonologique et de l’optimisme téléologico-évolutionniste, ne s’aperçoit pas qu’il se sert d’arguments hypothétiques,