Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXX.djvu/491

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
477
é. de hartmann. — l’axiologie et ses divisions

mener à une conséquence pessimiste, un optimisme religioso-moral, valable pour le présent, devant l’hypothèse de la dégradation éventuelle des états en question, modifierait aussi peu le jugement général porté sur le monde qu’un optimisme esthétique. Dans tous les cas, un optimisme ou un pessimisme basé sur les expériences faites jusqu’ici et établi d’après une unité esthétique, morale et religieuse, peut entrer dans toutes les combinaisons avec un optimisme ou un pessimisme établi d’après une unité eudémonologique et téléolo-évolutionniste, et cela, lors même que les premières unités dépendraient immédiatement ou non des dernières. Car, dans le cas même de la dépendance, le résultat obtenu pour le présent et les temps historiques antérieurs, peut être essentiellement différent de celui que fournit le coup d’œil jeté sur l’ensemble du développement. Quoi qu’il en soit, l’importance des trois premières unités le cédera à celle des deux autres, s’il s’agit de l’estimation du tout dans l’unité du processus de son développement. Nous porterons donc notre attention avant tout sur l’axiologie téléolo-évolutionniste et l’axiologie eudémonologique.

Si la finalité de l’organisation et des progrès réalisés dans le développement de l’univers n’était autre chose qu’un moyen pour augmenter le plaisir des créatures, ou bien si l’état actuel de ce plaisir n’était que la réflexion interne de la finalité actuellement réalisée en elles, les unités eudémonologique et téléologique se trouveraient dans des relations de dépendance si directes, qu’une séparation des résultats de l’axiologie eudémonologique et de l’axiologie téléologique serait impossible. Alors un optimisme eudémonologique comprendrait immédiatement un optimisme téléologique, et réciproquement. Si, au contraire, les deux unités conservent, dans le processus de l’univers, une certaine indépendance, l’une à l’égard de l’autre, et une autonomie relative, les branches correspondantes de l’axiologie pourront fournir encore des résultats ou différents ou opposés. Si, afin de ne pas embrouiller notre étude, nous négligeons les extrêmes absolus, il nous restera comme possibles les combinaisons suivantes :

1o Un optimisme eudémonologique et un optimisme téléologico-évolutionniste ;

2o Un optimisme eudémonologique et un indifférentisrne téléologico-évolutionniste ;

3o Un optimisme eudémonologique et un pessimisme téléologico-évolutionniste ;

4o Un indifférentisme eudémonologique et un optimisme téléologico-évolutionniste ;