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notices bibliograpuiques

dit ce dernier ; elle n’est le produit ni la confirmation d’aucun symbole dogmatique ; mais elle est théiste dans ses origines historiques et dans ses principes directeurs. Elle l’est déjà chez les penseurs de la Grèce, qui proclament plus ou moins l’unité divine en face des idoles… » (p. 135 et 136). D’ailleurs, au point de vue spécial du spiritualisme n’était-il pas mis en garde contre l’attribution au christianisme d’une valeur propre et essentielle par le fait que la philosophie scolastique attribue la sensibilité physique et même la sensibilité morale à la matière, sous la seule condition d’un changement de forme substantielle ? Si donc il parle parfois de spiritualisme chrétien, cela tient simplement à ce qu’il est chrétien, à ce que le spiritualisme est souvent accompagné de croyances chrétiennes, et enfin à ce que le christianisme professe toujours une partie des théories spiritualistes.

Puisse cette nouvelle édition trouver le même accueil que la précédente auprès du public, et M. Naville avoir l’occasion de nous en donner une autre, que nous souhaiterions revue, car il n’en est pas des œuvres philosophiques comme des œuvres artistiques, que leurs auteurs ne peuvent guère retoucher sans leur faire perdre leur charme premier.

Georges Lechalas.

H. -P. Cazac. Polémique d’Aristote contre la théorie platonicienne des idées. Essai philosophique suivi d’éclaircissements sur quelques points du péripatétisme. Tarbes, 1889.

En lisant les dissertations nombreuses, variées et quelquefois d’une réelle valeur, que les professeurs des gymnases allemands publient chaque année sur des sujets qui relèvent de la philosophie ou de son histoire, j’ai souvent souhaité que cet exemple fût imité par les professeurs de notre enseignement secondaire, dont la préparation scientifique ou historique est au moins égale, sinon supérieure. La Revue philosophique accorde aux travaux dogmatiques une large hospitalité. Les sociétés savantes des départements qui ont rendu, par leurs publications, tant de services à l’histoire et à la philologie, pourraient en rendre d’analogues sur un autre domaine, si les professeurs montraient, par leur exemple, que l’on peut, ailleurs qu’à Paris, poser, traiter, essayer de résoudre certaines questions dont la solution n’est pas sans importance pour le progrès des études philosophiques.

À vrai dire, quelques professeurs sont déjà entrés dans cette voie : ainsi M. Foncin a communiqué à la Société des arts et des sciences de Carcassonne un autographe de Descartes et un document inédit sur le Cogito, ergo sum, M. Compayré a donné à l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, quelques détails nouveaux sur Laromiguière, d’après une correspondance inédite.

À son tour M. Cazac, ancien élève des facultés de Toulouse et de