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II. La doctrine.

L’Examen des esprits pour les sciences peut se diviser en deux parties : la première renferme la théorie ; la seconde, l’application. Bien que cette division ne soit indiquée dans aucune édition, elle ressort nettement de l’économie de l’ouvrage, qui est, à le bien considérer, un traité de psychologie physiologique et de pédagogie générale. Après avoir établi les principes de sa doctrine, l’auteur en

    del Rey don / Felipe nuestro Señor, cuyo ingenio se declara / exemplificando las reglas y preceptos / desta dotriga (sic). / 39°. / Con licencia. / En Alcalá. Por Antonio Vazquez, año 1640. /A Costa de Manuel Lopez, Mercader de libros.

    Petit

    in-8o, 309 feuillets, dont deux de préliminaires, trois pour la table des chapitres, qui sont au nombre de vingt-deux, chacun des cinq articles du chapitre XVIII étant considéré comme un chapitre.

    Entre autres éditions qu’il nous a été donné de voir, il en est deux qui méritent une mention : la première, de Leyde, en la oficina de Juan Maire, 1652, in-12, a 464 pages, plus l’avant-propos au lecteur et la préface. Après le titre, on lit ces mots : Tercera edicion de muchos querida. L’exemplaire que nous avons vu provient de l’ancienne bibliothèque de la cathédrale de Rouen, et fait aujourd’hui partie de la bibliothèque publique de la ville.

    La bibliothèque de Rouen possède un autre exemplaire de l’Examen (collection Leber), imprimé à Amsterdam, En la oficina de Juan de liaveslein, 1662, in-12, 420 pages, plus l’avertissement Al Lector et l’avant-propos ou Prohemio. C’est un EIzevier peu commun ; le litre est suivi de ces mots : La quarta edicion de muchos querida. Dans ces deux éditions à peu près pareilles, le dernier chapitre, qui est le quinzième, est divisé en cinq articles ou paragraphes, sous ce litre général : Capitulo notable, donde se trae la manera, como los padres an de engendrar los hijos sabios, y del ingenio que quieren las letras (p. 365 du premier exemplaire, p. 331 du second). À la fin de ces deux éditions : Laudetur Christus in Ætrnum. Les éditions hollandaises, moins rares en France que les éditions espagnoles ne semblent pas avoir tenu compte de ces dernières. La bibliothèque de Bordeaux possède l’édition de Plantin et celle de Médina del Campo ; les deux de 1603.

    La première traduction française de l’Examen a eu huit ou neuf éditions. Elle est de Gabriel Chappuis, qui la fit paraître à Lyon, in-8o, 1580, sous ce titre : Anacrise, ou parfait jugement et examen des esprits propres et nés aux sciences. On ne sait pourquoi l’éditeur des Bibliothèques françaises de La Croix du Maine et de Du Verdier, Paris, 1773, in-4o, t.  IV (p. 4 et p. 440), déclare misérable la traduction de Gabriel Chappuis, et préfère celles de Charles Vion d’Alibray, Paris, 1645, et celle d’Amsterdam, 1672, par François Savinien d’Alquié (pseudonyme). Les deux traducteurs du xviie siècle ont eu l’avantage de venir après leur devancier du xvie siècle, et ils ont profité des éditions publiées en Espagne de leur temps. Vion d’Alibray a soin d’avertir le lecteur, à la suite du litre, que l’Examen a été « nouvellement traduit suivant l’ancien original, augmenté selon la dernière impression d’Espagne ». Dans cette traduction, le dix-huitième et dernier chapitre est divisé en 5 §  Il y a onze feuillets de notes, utiles pour la bibliographie. On y voit, par exemple, que le chapitre X, sur l’âme, avait été retranché dans la dernière édition espagnole. L’auteur y est appelé l’Examinateur. Dans ces notes, le traducteur complète les passages écourtés, et il puise toujours ses corrections « dans l’impression d’Espagne ». Il est très dur pour Guibelet ; on voit qu’il a profité du libre esprit de P. Charron, imitateur de Huarte.