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REVUE DES PÉRIODIQUES RUSSES


Vopros y filosofii i psichologuïi.

Problèmes de philosophie et de psychologie. Revue trimestrielle, dirigée par le professeur N. Grote ; Moscou, 1890, n° 2 ; in-8o de 324 pages.

E. Radlow. Voltaire et Rousseau. — Encore une étude sur ces deux grandes figures du siècle passé, sur ces deux écrivains qui, à force d’être glorifiés par les uns, vilipendés par les autres, tendent de plus en plus à perdre leur individualité propre, pour revêtir les nombreuses et contradictoires apparences sous lesquelles la critique littéraire et philosophique s’est complue à les dépeindre ! L’antagonisme, à la fois intellectuel et moral, qui a existé entre Voltaire et Rousseau, est devenu, sous la plume des généralisateurs de profession, une sorte d’antinomie impersonnelle et très importante, qu’on s’est donné beaucoup de peine pour résoudre. M. Radlow aborde ce sujet rebattu d’une façon plus simple. Il laisse parler Voltaire lui-même, il se borne à citer les notes, parfois très intéressantes, prises par ce polygraphe infatigable en marge de certains écrits de Rousseau. Le ton général de l’article n’est pas, d’ailleurs, pour nous déplaire, car il ne rappelle en rien la grotesque croisade antivoltairienne à laquelle nous assistons aujourd’hui en spectateurs aussi involontaires que parfaitement ennuyés.

N. Iwantzoff. La philosophie et la science. — La question des rapports de la science avec la philosophie est une de celles qui ont le plus préoccupé les penseurs de ce siècle. Elle est, d’ailleurs, à peu près identique à cette autre question, mille fois soulevée et qui, néanmoins, demeure irrésolue : qu’est-ce que la philosophie ? Car si tout le monde est d’accord sur les caractères qu’on doit attribuer à la science, personne ne peut se flatter d’avoir défini, d’une façon tant soit peu exacte et satisfaisante, cette chose mystérieuse, insaisissable et contradictoire, la philosophie. On discute à perte de vue, et souvent même de bon sens, non pas seulement sur ce qu’elle a été — c’est là le côté le mieux connu et le plus abordable du problème — ni sur ce qu’elle est, mais encore et surtout sur ce qu’elle sera ou devra être. D’où vient cette différence ? Pour nous — nous l’avons dit cent fois — l’explication gît