Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXX.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
revue philosophique

Nous voici arrivés à la seconde partie des Prolégomènes. Cette philosophie a pour sujet et objet l’esprit rempli de son monde. Elle se divise, par rapport au moment subjectif, en Ésologie, autrement dit, en logique ; par rapport à l’être objectif, en Exologie, ou philosophie de la nature ; par rapport à l’unité essentielle de la partie objective et subjective, en Synautologie, conception de la pensée, ou conception de la conception.

L’ésologie énonce en premier lieu l’idée abstraite de la pensée, que l’auteur appelle Prologfie ; en second lieu, la distinction de la pensée, qu’il appelle Dialogie ; en troisième lieu, la synthèse de la pensée identique et du distinct, qu’il appelle Autologie. La prologie contient la théorie de la thèse du jugement et du syllogisme ; la dialogie (ontologie) détermine les catégories : l’être, comme principe, substance et apparence, c’est-à-dire comme essence ; l’être dans sa réalité, nécessité et liberté, c’est-à-dire son existence ; l’autologie montre que l’absolu est la conscience logique qui se systématise en soi, pour se systématiser hors d’elle-même, « pour systématiser soi, unité absolue, de soi en soi et hors de soi ». Le syllogisme absolu de l’autologie est savoir, vouloir et agir.

Pour en finir avec ces divisions ultra-métaphysiques, ajoutons que l’exologie se divise en trois parties : mécanique, physique, organique ; et la synautologie, en anthropologie, anthropopèdeutique, anthroposophie. Telles sont, avec leurs subdivisions, les trois grandes parties qui constituent dans leur ensemble le cycle absolu de la spéculation panlogique.

Nous jugeons parfaitement inutile de chercher quelles réformes Ceretti apportait à la doctrine hégélienne. Système et réformes, tout cela ne peut plus avoir qu’un intérêt fortement rétrospectif. La philosophie d’Hegel est plus que jugée et dépassée, elle est morte. Il est malheureux qu’un bon esprit comme Ceretti se soit ingénié et épuisé à vouloir la galvaniser, alors qu’elle avait donné, semble-t-il, tout ce qu’elle pouvait donner.

Bernard Perez.