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ANALYSES.g. cimbali. La volontà umana.

parce qu’il a la faculté de diriger, d’après les jugements de son esprit, sa propre volonté, ses propres actes, et en ceci ont raison les libertistes… Or, si la nécessite n’exclut pas la liberté, si la loi n’exclut pas l’autonomie, il faut conclure, revenant au principe fondamental d’où nous sommes partis, que la plus grande liberté s’affirme dans le fait de vouloir la loi, ou bien ce qui est nécessaire au maintien de l’ordre établi. Tout le progrès de l’esprit humain consiste précisément à en venir à vouloir et à respecter par réflexion ce qu’on commence à vouloir et à respecter par instinct. Alors tout désaccord cesse, la paix de l’esprit et de l’âme est reconquise, nous nous réconcilions avec nous et avec la nature, nous affirmant pour ce que nous sommes, et la nature pour ce qu’elle est. À vouloir, en somme, ce qui est reconnu légitime, consiste la plus grande liberté. D’où il suit que l’homme le plus libre et le plus grand est celui qui justifie et accepte le monde, ses lois fatales et indestructibles, mais sages et prévoyantes, et tout ce qui en elle palpite et vit. »

Notons, pour sa solidité et sa clarté, la critique que l’auteur fait des doctrines les plus récentes sur l’idée et la fonction de l’État. Nous voyons là, successivement, jugés ou cités la plupart des sociologistes de tous les temps, depuis Aristote jusqu’à Lombroso, en passant par Tanni, Beccaria, Auguste, Spencer, Sergi, Fouillée, de Roberty, Vadale-Papale, Sumner-Maine, Valdarnini, Laveleye, Ferneuil, Spedalieri, Miraglia, Cimbali, E. Ferri, Tarde, Colajanni, Vacaro, Bovio, etc., etc. Somme toute, il s’attache à montrer le côté faible de tous les systèmes partant d’hypothèses plus ou moins fatalistes. Il reproche à plus d’un de nos sociologues contemporains d’étudier la société seulement dans ses fonctions extérieures, dans ses rapports formels, et de n’en pas pénétrer l’essence et l’esprit, d’oublier, en définitive, que la grande machine sociale se compose d’êtres conscients et vivants. Le reproche est-il aussi mérité que cela, et Spencer, pour n’en citer qu’un, n’a-t-il pas fait vraiment large la part des facteurs internes, quelque origine et signification qu’il leur donne ? L’erreur de l’auteur ne consisterait-elle pas, en revanche, à donner une valeur hypothétique et non déterminée dans ses origines et ses caractères essentiels, à cette volonté dont il proclame la suprême prérogative dans le droit politique et privé, civil et pénal, en un mot, de sacrifier la loi à l’autonomie, la personnalité humaine à la volonté.

Bernard Perez.

G. Marchesini. Il problema della vita. 100 p. in-16, Noventa Vicentina, 1889.

Je ne sais pas s’il n’y aurait pas eu une autre méthode à suivre dans le développement des diverses questions effleurées dans ce livre : qu’on en juge par leur simple énumération. L’auteur, dans une première partie, traite, en une synthèse générale, de la nature de la vie et des