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ANALYSES.collins. epitome of the synthetic philosophy.

compromis entre la conception que se fait le vulgaire de la vie et la métaphysique transcendante. C’est dans cette période que furent composés, d’abord le Banquet, ensuite le Philèbe, le Timée, le fragment du Critias et les Lois, qui sont l’expression la plus complète de cette tendance à la réconciliation de l’idéal et de la réalité. C’est aussi pendant cette période que les trois parties de la République auraient été fusionnées en un seul ouvrage, sans que Platon parvînt à effacer les discordances qui les démarquent encore aujourd’hui.

Telles sont les principales thèses que soutient le critique allemand. Nous n’avons pas cité les arguments variés et nombreux qu’il allègue en leur faveur. Aux spécialistes de discuter la valeur scientifique du travail de M. Pfleiderer : nous nous bornerons à remarquer que sa brochure offre une lecture aussi attrayante qu’instructive, bien que l’on puisse regretter que les démêlés personnels de l’auteur avec les critiques, ses adversaires, y tiennent une trop grande place.

E. Kolbassine.

F. Howard Collins. An epitome of the synthetic philosophy with a preface by Herbert Spencer. 1 vol.  in-8o de 571 p. London, Williams and Norgate, 1889.

M. Howard Collins, qui pendant plusieurs années avait travaillé à faire des index pour les ouvrages de M. Spencer, nous donne maintenant un abrégé complet de la doctrine du grand philosophe anglais. Cet abrégé sera prochainement traduit en français, c’est un travail utile qui peut faciliter la lecture des gros livres de M. Spencer, qui peut les faire consulter plus aisément et qui donnera une idée du système à ceux qui n’en auront lu que certaines parties et auront recouru à l’abrégé pour le reste.

M. Howard Collins nous indique dans une courte préface le but et la forme de son travail : son but a été de donner, dans une forme condensée, les principes généraux de la philosophie de M. Spencer, en employant autant que possible ses propres expressions. Pour cela, chaque section (§) a été réduite, à peu d’exceptions près, à un dixième : les pages de l’original sont au nombre de plus de cinq mille, le résumé en contient un peu plus de cinq cents. L’abrégé représente par conséquent la philosophie synthétique comme vue par le gros bout d’une lorgnette, les proportions originales entre ses diverses parties étant conservées.

M. Spencer aussi a fait une préface à l’ouvrage. Le mauvais état de sa santé l’a empêché de lire d’un bout à l’autre le livre de M. Howard Collins, mais il en a lu, çà et là, différentes parties et les a trouvées bien faites, d’une exposition correcte et claire. Il pense que ce travail pourra faciliter la compréhension de ses ouvrages, comme une carte générale que l’on consulte avant de se mettre en route facilite un