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g. lechalas. — la géométrie générale

cipe de contradiction. Ces lois constituent la seule base solide sur laquelle puisse s’appuyer le rationalisme dans sa lutte contre l’empirisme, car nous ne croyons pas que les impératifs géométriques soient de nature à inquiéter beaucoup de consciences.

Qu’il nous soit permis de revenir, en terminant, sur la mauvaise humeur que l’expression de géométrie générale cause à M. Renouvier. Ce sentiment l’entraîne à poser des questions qu’on est en droit de trouver étranges, car elles démontrent une singulière méconnaissance de l’idée fondamentale, légitime ou non, de cette géométrie. Il oppose la nouvelle et l’ancienne géométrie et demande aux novateurs laquelle est la vraie, puisque l’ancienne n’entraînait pas plus de contradiction que la nouvelle. Est-il donc besoin de répéter encore que la géométrie générale ne repousse en aucune façon la géométrie euclidienne, qui en est un cas particulier ? Nous ne sommes pas des négateurs, et c’est pour cela que nous répudions un vocable commode, mais faux, qui n’est bon qu’à compromettre une cause essentiellement conservatrice, quoi qu’on ait dit de part et d’autre, des principes essentiels de la philosophie spiritualiste.

Et maintenant nous demanderons à M. Renouvier de vouloir bien excuser l’ardeur que nous avons apportée dans la défense de nos convictions, et d’agréer l’expression de notre respectueuse reconnaissance pour le gracieux accueil qu’il nous a fait dans la Critique philosophique.

Georges Lechalas.