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capables de se mouvoir de bas en haut et de droite à gauche dans un plan et dans des plans perpendiculaires à celui-ci, d’avant en arrière et d’arrière en avant, la masse étant capable de se déplacer dans toutes les directions. Chaque appendice, pour satisfaire aux exigences de la représentation, décrit seulement des cônes circulaires droits ayant pour sommet commun le centre de rotation de l’appendice. L’état normal de cet être est défini une tendance à produire du travail et à changer le mode de son action. Il a du monde une représentation déformée quand elle est consciente, mais rigoureuse, quand elle est inconsciente ; on connaît la remarquable sûreté des phénomènes inconcients d’instinct et de somnambulisme. Les résultats des calculs qu’il applique aux différents problèmes de situation suggérés par la perception lui apparaissent subjectivement dans la conscience sous forme de plaisir et de peine, objectivement sous forme de dynamogénie et d’inhibition. Le problème est de restituer la mathématique symbolique spéciale qui lui fait attribuer à tel excitant tel point dirigé (théorie du contraste) et de déterminer les conditions de continuité et de discontinuité d’action de son mécanisme dans l’appréciation de l’écart de deux ou plusieurs points dirigés, suggérés par des variations d’excitation (théorie du rythme et de la mesure). La méthode consiste ensuite à comparer les déductions du calcul avec l’expérience ; chez les êtres normaux, dont l’état physiologique est corrélatif des états idéaux sus-énoncés, il doit y avoir concordance entre l’expérience et le calcul : chez les autres, on doit constater des renversements ou des écarts qu’il s’agit de doser et de réduire.

Cette méthode est analogue à celles de la mécanique rationnelle et de la physique mathématique : dans les deux cas, les principes sont des faits d’expérience généralisés ; en biologie, il fallait adopter les principes aux exigences du sujet, l’intelligence de l’être vivant. Dans ces nouvelles études, le caractère des raisonnements change par cela même qu’on y applique des principes psychologiques, comme des associations d’idées : mais la convenance qui dans les problèmes ordinaires ne peut engendrer que des probabilités devient une nécessité pour un être intelligent, bien défini. D’ailleurs les procédés de ces mathématiques de convenance appliqués à des problèmes objectifs concordent avec les méthodes mathématiques ordinaires. L’auteur espère en produire bientôt des exemples.

Toute perception étant une expression plus ou moins sensible, réelle ou symbolique, consciente ou inconsciente de l’objet, on a dans les divers modes possibles de dynamogénie et d’inhibition de l’être considéré l’ensemble des expressions possibles et par conséquent le principe d’une classification rationnelle des sensations. Il est évident que notre être produira du travail, son centre restant fixe ou son centre se déplaçant : il n’a qu’une manière d’exprimer l’inhibition par un arrêt sur ses cycles. Or l’être vivant produit du travail, en produisant du son, de la lumière, de l’électricité, de la pression, des sécrétions d’odeur, de