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analyse, Revue philosophique, tome XX, 207 et XXI, 405), thèse contraire à la théorie qui admet que la perception des modalités de l’espace visuel est due aux mouvements de l’œil.

Schumann. Sur la mémoire des groupes d’impressions sonores semblables et se suivant d’une manière régulière. — L’auteur a soumis à des recherches critiques les expériences faites sous la direction de Wundt dont les principaux résultats étaient, que si l’on écoute un certain nombre de sons simples séparés par des pauses déterminées : 1o l’exactitude de l’appréciation dépend de la vitesse avec laquelle les sons se succèdent ; la vitesse la plus favorable est celle de 0, 2 à 0, 3 secondes pour chaque intervalle ; 2o il est absolument impossible de supprimer un arrangement rythmique dans la perception des divers sons pour chaque groupe : le plus qu’on puisse obtenir c’est de les ramener à la mesure la plus simple (mesure à deux temps), une impression paraissant plus forte et l’autre plus faible ; 3o que le maximum des sons que l’on puisse percevoir dans un groupe, dépend de l’arrangement rythmique. Si l’on prend 2 impressions comme mesure, le maximum monte à 16 ; si l’on prend 4 impressions comme mesure, le maximum peut monter à 40. L’auteur admet le premier et le troisième résultats et conteste le second. D’après lui, l’erreur vient de ce que l’on s’est servi d’un métronome : les recherches lui ont permis de constater que si l’arrangement rythmique favorise l’opération, sa suppression n’est pas du tout impossible, et il attribue l’assertion contraire à l’effet de l’habitude.


Mind.

January, April 1890.

Campbell Fraser. Le développement philosophique. — Article de considérations générales pour montrer que l’histoire des essais faits par l’homme pour penser l’univers philosophiquement a été en réalité l’histoire d’un petit nombre d’esprits qui ont fait époque par leur intuition du sens réel de la vie et du monde dans lequel nous vivons.

Scout. Sur la genèse de la connaissance de la réalité physique. — Comment le monde physique peut-il être présent à la conscience individuelle ? Le sens commun répond : par nos sensations. D’accord avec lui, nous nous demandons, en outre, par quel procédé ? La réponse, autant qu’on peut la donner, est celle-ci : Une uniformité partielle combinée avec un manque partiel d’uniformité dans les données de la perception sensorielle donne lieu à une certaine incohérence dans notre expérience. Ce contlit nous contraint à faire une construction qui rende notre expérience cohérente ; c’est-à-dire à nous représenter les choses et les processus comme existant et arrivant dans une connexion de temps et de lieu qui dépasse les limites de notre expérience individuelle.