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tives en faveur de sa thèse et se refuse à admettre que la perception du contraste simultané soit due à une erreur du jugement.

Preyer commence la publication d’une correspondance scientifique échangée avec Fechner pendant les années 1873-1883, sur diverses questions de myophysique, de théorie de la connaissance et de psychophysique. Les lettres de Fechner publiées dans ce numéro sont relatives aux valeurs négatives de sensation et sont consacrées principalement à discuter les objections élevées par M. Delbœuf sur cette conception.

Exner. De la disparition des images consécutives par les mouvements de l’œil. — C’est un fait connu que les images consécutives se développent surtout quand on tient le regard fixe, qu’elles disparaissent ordinairement avec les mouvements de l’œil, pour reparaître avec une nouvelle fixation. L’auteur en conclut que tant que l’œil est au repos, les impressions objectives et les impressions subjectives ne se distinguent pas ; tandis que avecles mouvements de l’œil ces dernières disparaissent, les premières restant à leur place. Comme, dans la vie, les phénomènes subjectifs n’ont pas d’intérêt, nous les ignorons : cette ignorance n’est pas due à un acte volontaire conscient ; mais plutôt à un mécanisme central analogue à un réflexe d’arrêt. Fick et d’autres ont soutenu que cette disparition brusque est due à une réparation rapide de la rétine, laquelle aurait lieu parce que les mouvements changent l’impression intra-oculaire et favorisent ainsi la circulation dans l’œil. Lxner rejette cette explication et maintient sa thèse. La disparition des images de Purkinje (vaisseaux capillaires de la rétine) et des mouches volantes n’a rien à voir avec la fatigue et la réparation de la rétine.

H. Aubert. Le langage intérieur et ses rapports avec les perceptions sensorielles et les mouvements. — Court résumé des travaux faits sur cette question, particulièrement dans ses rapports avec l’aphasie et l’agraphie par Kussmaul, Charcot, Bernard, Ballet, Lichtheim, Stricker, etc.

Th. Lipps. Sur une fausse localisation de l’image consécutive et de ses conséquences. — Le phénomène dont il s’agit a été ainsi exposé par Mach : « Considérons dans une chambre obscure une lumière A, puis dirigeons rapidement le regard vers une lumière B située plus en bas. La lumière A paraît dessiner vers en haut une raie qui disparaît rapidement. Il en est de même naturellement pour la lumière B. » Il faudrait dire, ajoute Lipps, que B dessine une raie vers en bas ; ou, d’une manière plus générale : tout point ou objet brillant dont j’éloigne brusquement mon regard dans une direction quelconque, paraît dessiner dans la direction opposée une raie qui disparaît brusquement. » Mach voit dans la raie une image consécutive positive, faussement localisée. Il a raison ; mais il y arrive par une mauvaise voie en faisant intervenir les « dispositions organiques » de l’œil, Lipps continuant à soutenir une thèse qu’il a déjà développée dans des ouvrages antérieurs (voir leur