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ANALYSES.a. rebière. Mathématiques et mathématiciens.

pardon au Dr Fauvelle du rapprochement, mais il s’impose ; c’est de la métaphysique et de l’ancienne qu’il a faite dans son livre. Je profite de l’occasion pour lui adresser mes condoléances, car s’il peut être agréable d’être philosophe sans le savoir, c’est une triste aventure que de l’être sans le vouloir.

Sur la pensée et son origine, nous ne trouvons que des aperçus, mais ils suffisent pour nous indiquer ce qu’aurait été la théorie physicochimique de l’esprit. Le Dr Fauvelle, qui aime les choses simples, pense que le système nerveux produit la pensée. Les cellules réceptrices des excitations périphériques sont le siège des sensations perçues ou retenues et les cellules émissives, celui de la volonté. Avec la biologie, nous avions des tentatives d’explication ; avec la psychologie, nous n’en avons plus ; en revanche nous apprenons qu’au lieu de sensations et volitions, on doit dire cellules réceptrices et cellules émissives. Cela éclaire et simplifie tout.

Voilà ce que nous apprend sur la pensée et sur la vie l’ouvrage du D Fauvelle. Laissons-lui la parole pour la conclusion.

« Sans la Révolution, après la publication d’un tel livre, la religion et la philosophie auraient requis contre son auteur toute la rigueur du bras séculier. Aujourd’hui, la Sorbonne et ses exécuteurs en sont réduits à refuser les grades universitaires aux mécréants et fils de mécréants qui osent formuler de pareilles hérésies contre la foi philosophique et religieuse. »

Georges Dumas.

A. Rebière. Mathématiques et Mathématiciens (Pensées et Curiosités). Paris, Nony et Cie 1889, 280 p. in-8o.

Cet ouvrage est un recueil : 1o de morceaux choisis et pensées, empruntés aux auteurs les plus divers, sur l’objet et le caractère des mathématiques, les notions primitives, les méthodes, la géométrie et l’analyse, les nombres, les symboles et les fonctions, la limite, l’infiniment grand et l’infiniment petit, les mathématiques appliquées, la géométrie descriptive, la mécanique, l’astronomie, les probabilités, l’enseignement et l’histoire des mathématiques, etc. ; 2o de variétés et anecdotes, de paradoxes et singularités, de problèmes célèbres et classiques ou frivoles et humoristiques (sans solution). Suivent une note bibliographique et un index.

Tout cela forme un ensemble passablement décousu, mais facile à lire (il n’y a ni figures ni calculs). Il suffit d’une faible teinture des mathématiques pour y trouver de l’intérêt et même de l’amusement. Quant au profit à en retirer, je le vois moins nettement. Cette anthologie, pour curieuse qu’elle soit, n’en est pas moins nécessairement incohérente, et les contradictions n’y font pas défaut. Sans doute on y trouvera plus d’une pensée suggestive et digne d’être connue ; mais