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REVUE DES PÉRIODIQUES RUSSES


Voprosy filosofii i psichologuii.

Problèmes de philosophie et de psychologie.
Revue trimestrielle dirigée par le professeur N. Grote, sous les auspices et avec le concours de la Société psychologique de Moscou. Moscou, première année, n° 1 ; in-8o de 294 pages.

Cette nouvelle revue, dont nous sommes heureux d’annoncer la naissance et à laquelle nous souhaitons cordialement un succès durable, débute par un article-préface de M. Grote, le professeur de Moscou bien connu. Ce n’est pas, dit en substance M. Grote, à des besoins personnels ou subjectifs, éprouvés par un groupe peu nombreux d’individus adonnés à la culture de la philosophie, c’est à un véritable besoin social qui se fait sentir dans les couches les plus variées du peuple russe, que cette publication tend à répondre. Dans cette fin de siècle, l’humanité traverse une crise mentale des plus sérieuses et des plus pénibles, à laquelle la nation russe n’a pu échapper ; elle subit, à son tour, le sort commun, elle cherche avidement la nouvelle formule de vie qui lui permettra de concilier la morale avec la science, les aspirations éthiques avec les droits imprescriptibles de la vérité et de la raison. « Mais la crise actuelle n’a-t-elle pas pour cause le fait que, durant ces dernières décades, la pensée s’est trop exclusivement retranchée derrière les bornes de l’expérience extérieure, en négligeant un vaste domaine de la connaissance, accessible surtout au sentiment pur, à l’expérience interne ? » Cette « unilatéralité » de l’esprit moderne a pu être utile ; elle explique, en une certaine mesure, les progrès rapides accomplis par les sciences du monde externe ; mais elle a retardé la transformation, devenue depuis longtemps nécessaire, des problèmes que soulèvent la psychologie et la philosophie, et elle a été nuisible à la vie morale, ébranlée aujourd’hui dans ses ima fundamenta. La psychologie est également une science spéciale, mais elle étudie cet aspect de la vie universelle qui ne s’ouvre entièrement qu’à la conscience individuelle ; elle est aidée par l’expérience extérieure, sa véritable méthode sera cependant toujours l’introspection. D’autre part, la psychologie ne fournit que les matériaux les plus importants et une fraction de la méthode qui doivent servir à résoudre le problème de