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analyses. — hobbes. Long Parliament.

manuscrits une nouvelle édition de l’ouvrage entier sous sa forme primitive, accompagnée de notes et de variantes, a certainement rendu service à ceux qu’intéresse la lecture de Hobbes.

Quant aux extraits inédits imprimés à la suite de l’ouvrage, bien que le nom de Hobbes ne figure pas sur les manuscrits, le lecteur familiarisé avec la doctrine et le style de ce philosophe, reconnaîtra à première vue leur authenticité.

Le premier, composé, d’après M. Tönnies, vers 1630, est un opuscule complet qui traite entre autres choses des causes de nos perceptions. Il marque une transition entre les doctrines scolastiques que Hobbes avait puisées dans l’enseignement d’Oxford, et les tendances développées plus tard dans son esprit par l’étude des mathématiques et de la mécanique.

Le second es un choix de morceaux empruntés à un traité inédit sur l’optique, écrit en latin et conservé dans un volumineux manuscrit (Harl., 6796). M. Tönnies en a extrait les passages qui lui ont paru offrir quelque intérêt pour l’histoire des systèmes et, spécialement, ceux qui ont trait à la controverse de Hobbes avec Descartes.

Georges Rodier.

Th. Hobbes. Behemoth or the long parliament, publié pour la première fois d’après le manuscrit original par H. Tönnies. 1 vol.  in-8o, xi-204 p. Londres, Simpkin, Marshall et Cie 1889.

Nous n’avons pas à donner l’analyse de cet ouvrage de Hobbes, plus connu sous le nom de Dialogue des guerres civiles de L’Angleterre. Rappelons seulement qu’il contient quatre dialogues relatifs aux événements politiques qui se sont succédé dans ce pays de 1640 à 1660. À ce titre, il n’intéresse pas moins les historiens que les philosophes.

Les éditions faites du vivant de l’auteur et malgré lui, non seulement contenaient des erreurs nombreuses, mais présentaient des lacunes considérables. Trois ans après sa mort, William Crooke en publia une nouvelle, plus complète et plus exacte que les précédentes et qu’ont reproduite la plupart des éditions postérieures. Toutefois ce texte était encore bien imparfait, Crooke ne s’étant pas servi du manuscrit original. C’est ce manuscrit que M. Tönnies croit avoir découvert à St-Johns Collège, à Oxford, et qu’il a publié.

Un certain nombre de passages qui avaient été soigneusement effacés dans le manuscrit original et que M. Tönnies a déchiffrés non sans peine, paraissent ici pour la première fois.

Georges Rodier.