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RECHERCHES

SUR LES

MOUVEMENTS CHEZ QUELQUES JEUNES ENFANTS


L’étude générale des mouvements chez les jeunes enfants a déjà été commencée par plusieurs auteurs, parmi lesquels je citerai MM. Preyer et Pérez, dont les travaux ont été souvent publiés ou analysés dans cette Revue. Je n’ai pas l’intention de reprendre la question dans son ensemble ; je me suis attaché plus particulièrement à l’étude de quelques points spéciaux, qui paraissent ne pas avoir encore attiré l’attention des observateurs de l’enfance. Je me contenterai donc d’exposer les observations et les expériences que j’ai eu l’occasion de faire sur les questions suivantes :

1o La coordination des mouvements de la marche ;

2o La bilatéralité des mouvements ;

3o L’automatisme ;

4o Les temps physiologiques de réaction.

I. Comment l’enfant apprend à marcher. — Les auteurs qui ont étudié la marche chez les enfants se sont surtout préoccupés de fixer la date où cet ensemble complexe de mouvements se coordonne pour la première fois ; et Demme, qui a fait des observations sur cinquante enfants, en a trouvé quarante et un qui ont marché pour la première fois à dix-huit mois. M. Preyer, à qui j’emprunte cette citation, place la première tentative de marche entre le quatrième et le septième trimestre. Ce moment varie, du reste, suivant une foule de circonstances, telles que la santé de l’enfant, la solidité de ses os, la vigueur de ses muscles, et les habitudes de sa famille, qui tantôt encourage ses premiers pas et tantôt au contraire les retarde, par une prudence qui n’est jamais exagérée. J’ai pu me convaincre chez deux petites sœurs que les qualités psychiques de l’enfant, et notamment le degré de son attention volontaire, peuvent avoir une grande influence sur le succès des