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nous le prions, au contraire, de ne pas écouter les battements, mais de penser à autre chose, c’est l’effet inverse qui se produit : la hauteur des contractions diminue.

Chez le second sujet, Dem…, le même résultat se produit, avec plus d’ampleur encore, car jusqu’au moment où le sujet prête son attention aux battements du métronome, il ne se produit aucun mouvement automatique.

Il est intéressant de remarquer que ces expériences nous offrent un bel exemple de cette loi du rythme que nous avons indiquée déjà à deux reprises ; par cela seul que l’hystérique écoute un bruit régulier et s’en imprègne, sa main suit la cadence ; ses mouvements respiratoires la suivent aussi ; c’est pour la même raison que nous réglons machinalement notre pas sur un air de musique que nous entendons.

J’ai repris ces mêmes expériences sur des sujets à peu près normaux, chez lesquels je suis parvenu à développer un rudiment d’écriture automatique. Ces sujets n’ont point des mouvements automatiques assez nets pour qu’on puisse les enregistrer en plaçant simplement un tube de caoutchouc dans leur main ; chez eux, les mouvements automatiques sont surtout de nature graphique ; en tout cas, ce sont ceux-là que j’ai réussi surtout à développer. Si on fait exécuter à la plume qu’ils tiennent à la main de légers mouvements qui suivent le rythme du métronome, on peut reconnaître facilement, au bout de quelque temps d’exercice, que les mouvements augmentent ou diminuent suivant que le sujet écoute avec attention le métronome, ou s’efforce de ne pas l’entendre. C’est ce que j’ai vu de la façon la plus nette chez deux sujets sur cinq.

Les expériences précédentes me semblent démontrer que l’attention peut exercer une action dynamogène et une action modératrice sur les excitations périphériques ; car, suivant les cas, la réponse motrice à l’excitation est augmentée ou diminuée, et l’explication la plus vraisemblable de ce fait me paraît être que Tattention produit, soit une augmentation, soit une diminution de l’excitation. Pour ma part, je considère l’attention comme une simple variété de la volonté ; c’est la volonté, en tant qu’elle porte sur les sensations, les perceptions, les souvenirs et les autres états de conscience.

Conclusion.

Voici quelles sont les conclusions qui nous paraissent résulter desj expériences précédentes.

1o Lorsqu’on provoque simultanément chez une personne deux