Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VIII.djvu/450

Cette page n’a pas encore été corrigée
444
revue philosophique

THE JOURNAL OF SPECULATIVE PHILOSOPHY

(1879, January, April, July[1].

F. A. Henry, Le christianisme et la civilisation. — Sous ce litre, l’auteur combat la réconciliation entre la philosophie et la religion proposée par Herbert Spencer dans ses Premiers principes, et il termine en proposant à l’Amérique d’adopter l’hégélianisme, qui seul peut fournir une interprétation du christianisme, conciliable avec les exigences de l’esprit moderne.

Etudes morales de Schiller, par Josiah Royce. — Article intéressant, mais plutôt littéraire que philosophique. Schiller est un poète profondément moral. Depuis l’Ode à Rousseau jusqu’à Guillaume Tell, il est toujours aux prises avec quelque problème relatif à la conduite de la vie. L’auteur examine l’influence de Kant sur Schiller, mais s’attache surtout à la correspondance avec Körner, connue sous le nom de Briefe Julius an Raphaël.

L’article de M. Worthington sur Jacobi et la Philosophie de la foi est assez court et ne contient rien de nouveau.

Hutchison Stirling : Schopenhauer dans ses rapports avec Kant. — L’auteur, qui a publié un livre très connu, The Secret of Hegel, n’est pas tendre pour Schopenhauer. « Ce n’est pas un philosophe, mais un littérateur. Comme littérateur, il mérite l’admiration : il a beaucoup d’instruction et de lecture, une grande connaissance des langues et des littératures anciennes et modernes. Il est brillant et spirituel ; mais une saillie ne nous dédommage pas de la peine de lire un volume, et nos petits-fils n’auront pas grand profit à tirer de sa faible manière de philosopher. » L’auteur n’est pas beaucoup plus favorable à Kant. Il termine par un vif éloge de la philosophie irlandaise.

M. G. Bruce Halsted, disciple de G. Boole, continue ses études sur la logique dans deux courts articles qui ne peuvent guère être analysés : Etablissement et réduction du syllogisme et La division algorithmique en logique.

M. M. J. Watson, dans son article Le monde comme force, continue à discuter la philosophie de Herbert Spencer, sujet déjà entamé par lui dans le numéro d’avril 1878. Il examine cette fois la thèse de l’indestructibilité de la matière. Suivant l’auteur, les écrivains de l’école de Spencer parlent de la matière dans quatre sens distincts : 1o dans le sens vulgaire, c’est-à-dire en faisant du mot un synonyme de substance ; 2o dans un sens scientifique inférieur, qui n’est qu’une rectification partielle de la conception populaire : matière désigne les objets sensibles, pondérables, résistants ; 3o dans un sens scientifique supérieur : perma-

  1. Nous avons analysé précédemment la première partie du numéro de janvier.