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REVUE DES PÉRIODIQUES


BRAIN

A Journal of neurology, etc., no iv. — Janvier 1879

Obersteiner : Recherches expérimentales sur l’attention.

L’auteur, après avoir fait observer que, dans ces dix dernières années, de grands progrès ont été faits dans la connaissance des conditions des plus hautes manifestations psychiques, commence par quelques remarques préliminaires sur l’attention.

De deux sons, toutes choses égales d’ailleurs, on perçoit mieux le plus élevé ; mais qu’un élément étranger intervienne, — les souvenirs qu’éveille le son le plus bas par exemple, — c’est ce dernier qui sera perçu avec le plus de vivacité. D’autre part, un son bas et désagréable, toutes conditions égales d’ailleurs, pourra être perçu avec plus de vivacité qu’un son plus élevé.

La perception vive d’une sensation dépend donc non seulement de l’intensité de l’excitation, mais de sa qualité et des associations d’idées qu’elle éveille, De plus, nous pouvons si nous le voulons, et indépendamment de ces conditions, concentrer notre esprit sur une impression donnée, mais nous ne le pouvons qu’en arrêtant (inhibiting) toutes les autres impressions simultanées.

Ce n’est pas simplement sur les sensations que porte notre faculté d’arrêt. Elle s’exerce aussi dans le domaine de l’action et de l’idéation.

L’activité consciente du cerveau se manifeste donc sous trois modes, qui sont : 1o la perception et la sensation ; 2o la volition et l’action ; 3o la réflexion et la méditation. Les deux premiers agissent comme excitant ; le dernier a une action inhibitrice, d’arrêt, qui est celle de l’attention.

Dans cet article, Obersteiner se propose de mesurer ce dernier facteur ; en d’autres termes, il se propose de chercher le temps minimum nécessaire à un acte psychique donné chez différentes personnes, et de déterminer les conditions où l’on observe un retard bien net, ce retard étant en raison inverse de la force d’attention.

Il résulte de ses expériences que le retard est moins grand pour les esprits cultivés que pour les ignorants, pour les hommes que pour les femmes. La réaction, qui chez un sujet à l’état normal a en moyenne