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straszewski. — herbart, sa vie et sa philosophie.

II

Nous venons de rendre compte à nos lecteurs de deux dissertations du professeur Zimmermann nous expliquant la genèse de la philosophie herbartienne. Nous les avons entretenus aussi de la nouvelle édition des lettres de Herbart, duc au même auteur, et cependant nous n’avons pas épuisé encore la liste des ouvrages consacrés par lui à la mémoire et à la philosophie de son illustre maître. Collaborateur de la nouvelle édition du Conversations Lexicon de Mayr, Zimmermann en profita pour insérer dans un article sur Herbart un exposé court, mais précieux, de l’origine et de l’importance des principes fondamentaux de sa philosophie. Si nous remarquons que le Conversation’s Lexicon est une des encyclopédies les plus répandues, et qu’un grand nombre de personnes y puisent leur érudition, il nous sera facile de comprendre la portée exceptionnelle des articles qui y paraissent. Celui de Zimmermann sur Herbart acquiert ainsi une grande importance. Il contribuera sans doute à étendre la renommée de ce penseur si longtemps méconnu dans son propre pays ; il ouvrira les yeux à bien des personnes et leur enseignera dans quel système de philosophie, après Kant, elles doivent chercher un progrès réel et durable. L’article de Zimmermann s’ouvre par une énumération des dates principales de la vie de Herbart et de la genèse de sa philosophie ; il forme en même temps un résumé substantiel des résultats acquis par l’auteur dans ses études sur le développement historique de Herbart. Il nous donne ensuite une bibliographie exacte des œuvres du maître et il termine par une esquisse générale de tout son système.

Zimmermann insiste surtout sur les différences fondamentales qui séparent Herbart de l’idéalisme transcendant et il relève les cotés de sa philosophie qu’il considère comme des conquêtes véritables. Nous nous permettrons de reproduire entièrement le passage concernant ce dernier point : « Aucune des écoles qu’on vit s’élever après Kant « n’a tenu aussi fermement que Herbart à un des traits caractéristiques de son système, c’est-à-dire à la séparation de la philosophie théorétique et de la philosophie pratique. C’est grâce à cette circonstance que non-seulement sa métaphysique, mais aussi sa philosophie morale sont restées libres toutes les deux, la première de l’influence d’idées morales, la seconde de celle des idées métaphysiques. Herbart a conservé également dans sa philosophie de l’esprit la fraîcheur et le calme du naturaliste ; il n’a voulu rien rabat-