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fesseur Zimmermann nous a éclairci dans ses deux dissertations la genèse de la philosophie herbartienne. Nous croyons que notre exposé, tout court qu’il est, suffit pour montrer de quelle importance et de quel intérêt elles doivent être pour tous ceux qui désirent connaître déplus près le mouvement philosophique après Kant.

Les lettres de Herbart publiées par Zimmermann à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, sous le titre de Ungedruckte Briefe von und an Herbart[1], complètent d’une manière fort intéressante ces dissertations et sont en même temps une illustration curieuse de la personne de Herbart. Elles renferment les matériaux que Ziller n’a pu faire paraître, car ce n’est que plus tard qu’ils ont été confiés à Zimmermann.

La première de ces lettres est adressée au landvogt V. Steiger, à Berne, dans la maison duquel Herbart a résidé pendant quelques années en qualité de gouverneur de ses enfants. Elle répand une certaine clarté sur ses opinions pédagogiques. Les autres sont écrites pour la plupart à ses collègues et amis. Nous trouvons aussi dans ce recueil quelques lettres à Fichte, qu’il appelle encore « Verehrtester, Lehrer[2]». Le n° 13, daté de 1806 et adressé au célèbre criminaliste Feuerbach, contient le refus à la proposition qui lui avait été faite d’occuper la chaire de Heidelberg et nous prouve qu’on savait déjà l’apprécier à cette époque d’épanouissement suprême de l’idéalisme. 11 préféra accepter en 1808 celle de Königsberg. Le recueil de Zimmermann renferme aussi quelques lettres du temps de son séjour dans cette ville, ainsi que du temps de son activité à Gœttingue, où il se transporta pour la seconde fois, après avoir perdu l’espoir d’obtenir la chaire de Berlin après Hegel. Dans les lettres à Griepenkerl, nous pouvons suivre la formation de l’école herbartienne, tandis que les réponses à ses lettres nous témoignent de la considération sincère dont il jouissait dans le cercle restreint de ses amis et de ses disciples.

Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps à cette correspondance, et nous nous permettrons de renvoyer le lecteur au recueil même, en l’assurant qu’il y trouvera une quantité de détails curieux, concernant non seulement la personne de Herbart, mais aussi le mouvement intellectuel du commencement de notre siècle.

  1. Ungedruckte Briefe von und an Herbart aus dessen Nachlass herausgegeben von Rob. Zimmermann. Wien, 1877.
  2. Ungedruckte Briefe, etc., p. 12.