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O. Plumacher ; Le Pessimisme. — Cet article est simplement une critique de la Critique du Pessimisme de James Sully[1]. L’auteur se place complètement au point de vue de Hartmann, soutient contre James Sully les droits de la métaphysique et la légitimité d’une conception pessimiste du monde.

G. Stanley Hall publie sur La Philosophie aux Étais-Unis une étude intéressante, vivement écrite, qui mérite de nous arrêter. Nous n’avons en effet sur la situation philosophique dans ce pays que des notions bien superficielles, et notre connaissance se borne à quelques noms.

Il y a dans les États-Unis environ trois cents collèges non catholiques. Presque tous, la dernière année, enseignent sous le nom de philosophie un peu d’esthétique, de logique et d’histoire, plus généralement de la morale, plus rarement de la psychologie. Cet enseignement est presque invariablement donné par le président. Sur ces trois cents collèges, plus de deux cents sont à la hauteur du moyen âge (rudimentary and mediaeval), et il n’y a guère qu’une demi-douzaine de collèges ou universités qui soient entièrement libres de toute attache théologique. Beaucoup de maîtres de philosophie (teachers) ont pour toute préparation celle de leurs séminaires, et ils n’entretiennent leurs élèves que des dissentiments théologiques de Parks, Hodge, Fairchilds et autres. Quelques-uns de ces professeurs sont des disciples de Hopkins, Hickok, Wayland, Upham, Haven. La plupart étendent leur horizon philosophique jusqu’à Reid, Stewart et Hamilton. Beaucoup connaissent en partie Siuart Mill, Herbert Spencer, Tyndali, Huxley. Un petit nombre possèdent une instruction solide et puisée aux sources : ils la condensent dans des manuels. Enfin une rare élite est capable de produire des travaux sérieux et originaux. A tout prendre, l’orthodoxie religieuse règne souverainement, et les rivalités entre les collèges les plus célèbres, Princeton, Andover, Oberlin, ne portent que sur des nuances, en ce qui concerne la liberté de penser. Beaucoup de ces collèges étant pauvres, le personnel enseignant est restreint de 3 à 10 professeurs (hommes ou femmes) : ils doivent instruire de omni re scibili, faire six heures de classe chaque jour, etc. L’enseignement philosophique est surtout moral. Les classiques sont : Alexander, Moral philosophy : Hopkins, Law of Love and Love as a law ; les traités de Calderwood, etc. La logique est enseignée d’après les manuels de Fowler et de Stanley Jevons, la psychologie d’après les manuels de Bowen. Noah Porter. Everett, Hickok. Les plus hardis introduisent à l’occasion des fragments de Locke, Berkeley, Kant, Hume, et même de Spencer, Bain et Taine.

Si nous passons des petites institutions aux grandes, c’est-à-dire de l’Est à l’Ouest, le niveau s’élève et les conditions s’améliorent. A Yale

  1. Pessimism : a history and a criticism. La Revue philosophique en a rendu compte. Voir année 1877, tome iv, p. 334.