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périodiques. — Philosophische Monatshefte

prête également à des critiques. Néanmoins la science étendue et exacte de l’auteur, la clarté de son exposition recommandent suffisamment son livre à l’attention des psychologues.

Schaarschmidt : Der moderne Pessimismus von Ludwig von Golther. Leipzig, Brockhaus. 1878.

Théodore Vischer a fait précéder d’une préface ce livre, où un homme d’État wurtembergeois expose son jugement sur le pessimisme en général et sur la philosophie de l’inconscient en particulier. Il ne faut sans doute demander à l’auteur ni la profondeur ni l’originalité philosophiques. Signalons pourtant la pensée maîtresse de l’ouvrage : le pessimisme a sa raison d’être en regard du matérialisme, de la doctrine mécanique et évolutionniste.

À ceux qui prétendent, avec Strauss, enchaîner la pensée et le cœur de l’homme à la réalité sensible, le pessimisme oppose victorieusement le néant de la nature et de la vie. Mais il a le tort de méconnaître la valeur absolue de l’idéal moral, et de faire du bonheur la fin suprême de l’existence. Il nie la liberté et n’accorde à la moralité qu’un prix tout relatif : il est impuissant à fonder une éthique véritable, et par suite à expliquer le monde.

G. Schaarschmidt : Die Geisteskraefte der Menschen, verglirhen mit denen der Thiere (Les facultés de l’homme comparées à celles des animaux), von Prof. Strumpell. Leipzig, Veit et Cie. 1878.

La doctrine darwinienne de la descendance, qui fait de l’animal l’ancêtre de l’homme, conduit à effacer de plus en plus la différence qui sépare l’intelligence humaine de celle des autres espèces. Strumpell se propose de réfuter cette nouvelle psychologie, non pas tant par l’étude des facultés supérieures que l’homme seul possède, que par l’analyse des facultés inférieures de l’intelligence, celles qui lui sont communes avec l’animal.

Pfleiderer : Die Philosophie und das Leben. Discours d’ouverture à l’Université de Tübingue. 1878.

L’éminent professeur traite d’abord des rapports de la philosophie avec les sciences de la nature, puis de son rôle pratique, enfin de sa place dans l’enseignement académique. Il faut revenir à Kant, puisque l’idéalisme transcendant de ses successeurs, malgré l’incomparable élévation et la vérité durable de quelques-uns de ses principes, a définitivement succombé sous les coups de la critique et de l’expérience. Mais Kant doit être étudié et jugé en toute liberté d’esprit, sans engouement systématique. Apprenons de lui à concilier les droits de l’expérience et ceux de la libre raison, l’empirisme et le rationalisme ; à reconnaître avant tout que l’expérience a son principe dans l’activité spontanée de l’esprit.

Harms : Die Formen der Ethik (extrait des Mémoires de l’Académie de Berlin, 1878).

Harms distingue cinq formes de la morale : 1° grecque ; 2° indienne ; 3° scholastique ou chrétienne ; 4° naturaliste ; 5° historique. Pour la première, la vie a son prix, et sa perfection suit nécessaire-