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analyses. — glogau. Steinthals psychologische Formeln.

tion algébriques, qu’il conviendrait d’assimiler les expressions mathématiques de la psychologie. M. Glogau s’est rangé à cet avis ; son désir a été de mettre en œuvre et de développer méthodiquement dans cet ouvrage les essais de son maître en cette matière.

Son livre est divisé en trois parties : 1° les « formules élémentaires du processus mental » ; 2° les « formules de l’aperception ou des actes psychiques concrets » ; 3° les « formules du processus supérieur d’où sort le langage, et avec lui la conscience humaine à tous ses degrés, » — Donnons par un exemple très-simple une idée sommaire de ce livre, de la méthode suivie, de ses mérites et de ses imperfections.

La première partie, la plus claire, embrasse les effets de la répétition, de la reproduction, de l’association et de l’entrelacement des perceptions et représentations mentales. Au début, M. Glogau entreprend de nous formuler comment le conflit des éléments intégrants d’une perception composée profite à l’un de ces éléments au détriment des autres. Le psychologue doit partir de là, que par eux seuls les mouvements psychiques, répétés autant de fois qu’on voudra, ne donnent point en fin de compte un état de conscience différent de chacun des termes pris isolément. En d’autres termes, si l’on fait abstraction de toutes les relations de telle perception. , avec d’autres perceptions simultanées, la répétition de , dans une intelligence complètement vide, n’engendre rien par soi : c’est la loi d’identité psychique :

(1)

Le même est le même, qu’il reparaisse une, deux, dix ou vingt fois. Il en est tout autrement en physique, où la répétition de mouvements identiques donne une somme :

Mais cette hypothèse psychologique d’une intelligence complètement vide ne se réalise jamais dans l’expérience ; en fait, la répétition d’un même état mental en augmente la clarté et l’énergie :

(2)

La raison, c’est qu’à chaque fois il s’y ajoute quelque chose de nouveau, une relation non encore établie. A est toujours un fragment d’un cercle de perception indéfini, Au même titre que , les circonstances concomitantes … persistent dans la conscience, et aussi leur relation particulièrement donnée avec . Donc est bien un total, une perception une fois donnée, unique de son espèce, mais qui coïncide avec d’autres perceptions antérieures ; de sorte que, si cette perception reparaît, aussitôt les éléments semblables ou dissemblables rentreront en action. Exemple : à la perception de tout à l’heure succède une perception nouvelle . Comme l’ de concorde avec celui de , il mettra en branle lui aussi ; , bien qu’inégalement éclairé dans toutes ses parties, apparaîtra donc à la conscience comme une image unique, puisque et ne peuvent être