Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/367

Cette page n’a pas encore été corrigée
361
herzen. — la loi physique de la conscience.

Je peux commettre une erreur, mais il me semble que cette formule vient se poser en un trait d’union entre les opinions extrêmes et en apparence inconciliables de Lewes et de Maudsley ; elle nous montre en effet que tous les deux ont tort et raison à la fois, et que leur opposition vient de ce que le premier, trop préoccupé du côté réceptif de l’activité névro-psychique, de sa phase désintégrative, et de la difficulté de la transmission centrale, voit la conscience partout ; tandis que le dernier, trop préoccupé du côté restitutif de l’activité névro-psychique, de la facilité de la transmission centrale et de la phase réintégrative des processus impliqués, voit partout l’inconscience.

La vérité est dans la synthèse de ces deux points de vue : elle nous enseigne que, quel que soit le centre actif, le conscient et l’inconscient coexistent toujours et partout, et prédominent, tantôt l’un, tantôt l’autre, conformément à la loi que j’ai tâché d’élucider, et qui embrasse en même temps l’activité nerveuse la plus fortement consciente et l’activité la plus inconsciemment automatique.

Pour tout ce qui concerne l’application de cette loi aux centres subalternes, je renvoie le lecteur au mémoire dont cet article est un court résumé, mémoire lu, à Rome, à l’Académie dei Lincei, et qui doit paraître dans le prochain volume des actes de cette Académie.

A. Herzen.
Florence, février 1879.