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périodiques. — La filosofia delle scuole italiane.

religion joue un rôle considérable dans la formation de la jeunesse des lycées, M. Bobba combat naturellement la doctrine évolutioniste. Cette fois, il se borne à exposer le système de Spencer ; l’examen de la morale est renvoyé à un autre article.

Décembre. — De la doctrine de l’amour dans Giordano Bruno et Schopenhauer ; analogies de leurs systèmes, par Romeo Manzoni. — On trouvera ici de très-curieux renseignements, appuyés de citations bien choisies, sur la théorie de Bruno. Le malheureux Dominicain fut, comme Schopenhauer, misogyne au plus haut degré. Il épanche sa verve contre les femmes en termes rabelaisiens et ramène tous les attachements à l’amour sexuel. Dans un de ses dialogues, un certain Boniface raconte comment il fut embrasé par la « flamme d’amour » au mois d’avril ; son interlocuteur, Bartolomée, lui répond : C’est précisément dans ce mois que Pétrarque devint amoureux de Laure, et aussi que les ânes commencent à… » Qu’on nous permette de ne pas traduire le reste. Ailleurs cependant, ces grossièretés sont réparées par des élans d’admiration et d’enthousiasme. En sorte qu’on voit bien que l’âme de l’illustre moine n’était pas à ce sujet en parfait équilibre.

La société actuelle est-elle en progrès ou en décadence ? par F. Bertinaria. — Du sentiment, par G. Jandelli. — Des principes de l’éducation morale, discours prononcé par M. F. Lavarino à la distribution des prix de l’École normale des filles de Venise.

Parmi les ouvrages analysés dans ces quatre livraisons, nous remarquons les suivants : Théories fondamentales de la philosophie du droit, par Vincenzo Lilla, professeur à l’Université de Naples, Naples, 1877. L’auteur emprunte ses principes à la philosophie spiritualiste ; il appuie le droit sur la morale ; cependant il soutient (dans le même esprit qu’un autre jurisconsulte philosophe estimé en Italie, Pietro Ellero) que l’idée du droit est indépendante de celle de Dieu et que, même l’hypothèse impie de la non-existence de Dieu une fois admise, le droit subsisterait avec tous ses éléments essentiels. Introduction à l’exposition critique de la philosophie de Rosmini, par de Caro (Bergame, 1878), où l’on trouvera, dit M. L. Celli, une note biographique érudite sur les philosophes peu connus qui fleurirent dans les différentes parties de l’Italie pendant le dix-huitième siècle. — L’harmonie des choses, par Aug. Conti, Florence, 1878. Cet écrivain, à qui l’enseignement secondaire doit des manuels de philosophie édifiants, est dans la vraie tradition des philosophes-prêtres Gioberti et Rosmini. Un de ses ouvrages les plus connus a pour titre « Évidence, amour et foi ». L’épopée et la philosophie de l’histoire, par G. Fontana, Mantoue, 1878, ouvrage dont certaines circonstances nous ont empêché de rendre compte jusqu’ici. — Schopenhauer et Rosmini, par Alexandre Paoli, Rome, 1878, que M. Fontana loue de confiance sans être sûr de l’avoir bien compris. — Les forces spirituelles de l’homme comparées à celles de l’animal, par Ludwig Strümpell, professeur à l’Université de Leipsig, Leipzig, 1878. Ce livre est consacré à soutenir la thèse défendue chez nous par M. Joly.