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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


LA FILOSOFIA DELLE SCUOLE ITALIANE.
1878. — Juin-décembre.

On sait que M. Mamiani est devenu directeur honoraire de la Revue, et que la direction réelle est passée aux mains de M. L. Ferri. Il est à croire que si le premier s’est dessaisi de ses fonctions en faveur du second, c’est qu’il a lieu d’espérer que celui-ci les exercera dans le même esprit : on se tromperait étrangement d’imaginer que du jour au lendemain le recueil va changer de caractère. Il restera sans aucun doute une revue spiritualiste ; seulement, et c’est ce qui importe, le nom du nouveau directeur nous est une nouvelle garantie que la Revue deviendra de plus en plus impartiale, qu’elle entrera de plus en plus dans le mouvement scientifique contemporain, qu’elle sera de plus en plus favorable aux études expérimentales, quelle ouvrira ses colonnes à des écrits de tendances diverses, pourvu qu’ils ne fassent pas avec les articles habituels un trop fort disparate, enfin qu’elle deviendra, grâce à l’abondance et à l’exactitude de ses renseignements, un instrument de travail de mieux en mieux adapté aux besoins du public studieux en Italie. Nous souhaitons que des collaborateurs capables d’opérer avec lui cette transformation ne lui manquent pas.

Juin. — La critique de la connaissance et la métaphysique après Kant (continué en août). G. Barzelotti. — Ce premier article est tout entier consacré à l’exposition de la philosophie de Kant, en sorte que le sujet, bien que traité avec compétence dans le second article, y est nécessairement fort à l’étroit.

Bertini, par L. Cantoni. — Esprit flottant, dépourvu d’originalité, caractère respectable, mais sans grandeur, figure douce, mais effacée, Bertini n’eût pas mérité d’être étudié dans ce recueil avec tant de détails, s’il n’avait été pendant longtemps l’un de ses collaborateurs principaux. On raconte que cet excellent homme, qui était entré en lutte avec Franchi, reçut de son adversaire une réponse si vigoureuse, qu’il en fut déconcerté et renonça lui-même dès ce moment à la foi qu’il avait voulu défendre. Depuis, il est resté théiste et en somme chrétien in partibus philosophorum. Les philosophes croyants sont très-nombreux en Italie et plusieurs écrivent dans cette Revue.

Les causes finales dans Platon et dans Aristote, par Pietro Ragnisco. — Celui-ci est un hégélien tempéré, et la présence de son nom dans la Filosofia delle scuole Italiane est une preuve de l’esprit large et conciliant qui anime la nouvelle direction. Son étude, consciencieuse et personnelle, est le préambule un peu lointain, on en conviendra, d’une