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penjon. — métaphysique phénoméniste en angleterre

nous avons fait en traçant ces distinctions, c’est-à-dire à expliquer en quoi consistent la perception et la conception réfléchies.

La différence entre la simple conception et la conception réfléchie est que la suite (the train) des percepts réfléchis, d’où naît cette dernière sorte de conception, n’est pas spontanée ; il n’y a pas pour les percepts réfléchis, comme pour les simples percepts, de rédintégration spontanée, et pour cette raison que les percepts réfléchis supposent antérieurement une longue suite de conceptions primitives. « La perception réfléchie est elle-même un résultat de raisonnement appliqué aux percepts primitifs. »

« La perception réfléchie, dit encore M. Hodgson, est la perception du double aspect, objectif et subjectif, dans les percepts ; la conception réfléchie est un raisonnement composé de ces percepts est une simple conception plus le double aspect dans les percepts et les concepts que contient la suite. Mais de simples concepts n’ont pas d’autre second aspect que leur aspect comme percepts. Ils redeviennent, par suite de l’attention, des percepts modifiés. Par le raisonnement auquel ils servent, les percepts se changent en concepts. L’aspect objectif des concepts est médiat, c’est-à-dire ne leur appartient que parce qu’ils sont des percepts modifiés. C’est le double caractère de son contenu, et non quelque différence dans son procédé ou la loi de son mouvement, qui distingue la conception réfléchie de la simple conception. Le mode réfléchi de la conception s’exerce sur des matériaux plus riches, mais ne les élabore pas selon d’autres principes que ceux qui président à la conception dans les modes primitif ou direct. Son objet est double quant à l’aspect ; il n’y a pas d’autre différence. »

La simple conception changeait les percepts en concepts, en définitions, en classifications. Dans le cas de percepts réfléchis, quel sera l’équivalent ? Quel est le caractère des percepts réfléchis, conçus ou traités comme concepts ? Il n’y a qu’un trait de ces percepts qui puisse satisfaire à toutes les conditions et servir de point de distinction et de comparaison entre les classes de percepts réfléchis : c’est le temps. « Le temps appartient à la fois à l’aspect objectif et à l’aspect subjectif de tous les percepts ; le temps est dans la réflexion et n’appartient à aucun autre mode de conscience. Mais il est évident qu’aucune distinction dans le temps toute faite et par suite arbitraire pour l’objet que nous nous proposons ne peut être la base d’une comparaison. Il s’agit donc du temps dans sa plus grande généralité… Il nous faut caractériser différents modes d’existence ou de perception parleurs relations dans le temps. Nous avons, comme point de départ, la perception générale que chacun de ces modes a un double aspect, subjectif