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ANALYSEScaroli. — Piccola Psicologia.

dans les organes de la génération à l’époque de la puberté, avec les phénomènes qui s’ensuivent dans l’imagination et l’impulsion aux actes (p. 125).

Dans ce court article, nous avons surtout insisté sur la critique ; mais il ne faut pas oublier que les faits qui forment la plus grande partie du livre lui donnent une valeur incontestable. Tous ceux qui s’adonnent à la psychologie animale trouveront là, réunis et coordonnés, une masse de documents, de matériaux, d’observations qu’ils auraient grand’peine à recueillir dans les Mémoires de toute sorte où ils sont épars.




Prof. Gio. Caroli. — Piccola Psicologia. — Vincenzo Morano, éd. Napoli, 1878. In-18, 171 p.

M. Caroli est spiritualiste et physiologiste à la manière de Lotze. Il maintient avec énergie la liberté de l’âme humaine et sa distinction d’avec le corps, et, suivant lui, « le progrès des sciences modernes tend bien plutôt à spiritualiser la matière qu’à matérialiser l’esprit. » Au courant autant qu’on peut l’être de ce progrès scientifique, il en expose les derniers résultats avec une remarquable clarté, en tant qu’ils peuvent servir à élucider les problèmes psychologiques. L’abondance et la précision de ces renseignements, loin de faire dégénérer son livre en une simple compilation, n’ont d’autre but que de porter en quelque sorte une doctrine personnelle et de donner un corps à une idée dominante, nettement définie : à savoir l’unité et la spontanéité du principe spirituel.

La conscience, tel est l’objet de la psychologie, suivant l’auteur. Il en reconnaît trois degrés, la conscience organique, la conscience sensible et la conscience intellectuelle. La première est l’écho de la vie organique dans son ensemble et correspond aux mouvements réflexes : elle a surtout son siège dans les centres nerveux inférieurs, la moelle comprise, bien que le cerveau ait aussi ses mouvements réflexes ; la seconde a son siège dans les centres cérébraux dits sensori-moteurs : elle embrasse les sensations ou modifications sensibles qui se produisent en nous, suscitées soit par les stimulus mécaniques, physiques ou chimiques provenant des organes extérieurs, soit par l’excitation provenant des hémisphères ; la troisième a son siège dans les hémisphères : elle comprend les combinaisons formées des éléments psychiques précédents qui lui servent de matériaux. « Par la conscience que nous appelons organique, nous avons conscience de notre propre corps et de sa vie interne ; par la conscience sensible, nous avons conscience du monde extérieur en tant qu’il entre en rapport avec nos sens ; par la conscience intellective, nous avons conscience de nos actes intellectuels proprement dits, concepts, jugements, raisonnements ; c’est la connaissance que l’intellect a de lui-même. » L’étude de chacun de ces