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Quant au plan du livre, il comprend, outre une introduction et une brève conclusion, trois grandes parties, car il y a trois grandes périodes dans l’histoire des idées : 1° antiquité, ou période du naturalisme ; — 2° moyen âge, ou période de la théologie ; — 3° temps modernes, ou période de l’universalisme. La première période commence à Thalès (car l’auteur fait peu de cas de la philosophie orientale) et finit à Cicéron. La deuxième va de Philon le Juif à la fin de la Renaissance, la troisième de Descartes à nous. Cette division est originale, notamment en ce qu’elle rattache l’École d’Alexandrie au moyen âge ; les subdivisions parfois ne le sont pas moins. L’auteur a d’ailleurs pris grand soin de les motiver. — L’ouvrage fait un tout et n’est pas seulement un répertoire ou un mémento.

Nous n’avons relevé qu’une légère inexactitude, d’ailleurs sans importance : M. Kirchner fait venir Locke en ambassade à Berlin en 1664 ; or c’est à Clèves et à la fin de 1665 que Locke accompagna l’envoyé anglais, sir Walter Vane, auprès de l’électeur de Brandebourg (voir Life of John Locke, par Fox Bourne, t. I, p. 103).

H. M.

Antonio Galasso. Del Criterio della verita nella sgienza e nella storia, segondo G.-B. Vico. Ulrico Hœpli, éd. Milan, 1877. In-18, 405 p.

Les nombreux auteurs qui se sont occupés de Vico n’ont pas vu le lien qui unit entre elles toutes les parties de sa doctrine ; ce lien réside dans la théorie du critérium du vrai. Déterminer exactement ce critérium en le comparant aux autres mesures du vrai qui ont été proposées ; montrer comment 1° la théorie de la connaissance, 2° la théorie de l’action en dérivent, tel est le but de M. Galasso. Il ne se borne pas à un exposé historique ; il adopte les doctrines de Vico et n’est pas loin de les considérer comme le dernier mot de la sagesse humaine dans toutes les questions. On est surpris de voir un contemporain traiter avec ce sérieux des théories psychologiques et logiques plus que surannées. On trouvera dans la 2 e partie un exposé fidèle des idées de Vico sur la philosophie de l’histoire : seulement on ne devra chercher dans cet exposé ni les vues critiques, ni les aperçus historiques capables de faire comprendre comment est née la doctrine et quel en est l’esprit. On ne sort pas des idées de Vico, des livres de Vico, des termes et des phrases de Vico : l’ouvrage est tout entier désespérément technique. Cela manque d’air et d’horizon. La philosophie de Vico est née vieille ; cette méthode scolastique d’exposition n’est pas faite pour la rajeunir.


Elia Benamozegh. Teologia dogmatica e apologetica. — Volume primo. Dio. Francesco Vigo, éd. Livorno, 1877. In-18, 279. p.

Ce livre porte comme sous-titre à la première page : Leçons de théo-