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CORRESPONDANCE


LA PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE


Réponse de M. V. Egger à M. le Dr Ch. Richet.


Mon cher Directeur,

Si les critiques adressées par M. Ch. Richet à mon travail sur La physiologie cérébrale et la psychologie[1], avaient paru dans tout autre recueil que la Revue philosophique, je me dispenserais d’y répondre. Leur insertion dans vos colonnes m’oblige à regret à continuer une discussion dont l’utilité me paraît contestable et a dû paraître telle à plus d’un lecteur de l’article incriminé.

Si j’ai bien compté, les critiques de M. Richet sont au nombre de douze. Je commencerai par celles qui ont un caractère personnel.

1° Ma polémique contre M. Luys manque de loyauté, en ce que j’essaye de faire retomber sur tous les physiologistes, français et étrangers, qui font de la psychologie, la responsabilité des erreurs que j’ai relevées dans l’ouvrage sur Le Cerveau et ses Fonctions. — Réponse : J’ai mis hors de cause (p. 195 de la Revue) les physiologistes anglais, lesquels admettent et ont développé avant moi les principes de la théorie que j’ai exposée. J’aurais pu ajouter les physiologistes allemands, dont je n’ai parlé ni en bien ni en mal, et qui admettent pour la plupart les mêmes idées. Quant aux physiologistes français, je n’ai pas confondu leur cause avec celle de M. Luys, car j’ai dit : que M. Luys, « soldat d’avant-garde, esprit systématique », avait « poussé jusqu’à leurs plus extrêmes limites les idées généralement admises autour de lui » (p. 194) ; qu’il a « exagéré les défauts habituels des psychologies physiologiques publiées en France » (p. 204) ; que « les esprits sages de son école s’élevaient contre les conclusions prématurées et les hypothèses aventureuses de sa physiologie cérébrale » (p. 194) ; que, « malgré les imperfections de leur méthode, la recherche des fonctions nerveuses faite avec prudence par des esprits sagaces et rigoureux, a conduit les Claude Bernard, les Vulpian, les Charcot, d’autres encore, à des

  1. Revue des Deux-Mondes, 1er novembre 1877.