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ANALYSES. — GUILLAUME. Traité des Sensations.

physiques, propres à tous les êtres du monde extérieur, soit par les actions intellectuelles ou morales qui ne sont propres qu’à l’homme intelligent, et qui ne peuvent être exercées que sur des êtres également intelligents. C’est en raison des actions, soit de l’ordre physique, soit de l’ordre intellectuel ou moral, que les membres d’une société exercent les uns sur les autres, qu’ils éprouvent, les uns à l’égard des autres, des affections attractives ou répulsives, selon que ces actions sont favorables ou contraires à la satisfaction de leur égoïsme respectif. C’est ici que je commence l’histoire de l’homme vivant en société, et où je fais voir, que de cet état, dérivent pour lui plusieurs besoins ; c’est-à-dire : 1° celui de l’association sans laquelle il ne pourrait satisfaire les nécessités de la vie organique ; 2° celui d’une connaissance beaucoup plus étendue des choses du monde extérieur que celle qu’en ont les animaux ; 3° celui de pouvoir exécuter une foule de mouvements étrangers aux animaux ; 4° celui du langage sans lequel les rapports de la vie sociale seraient impossibles ; 5° celui d’étendre ses connaissances et de les rendre de plus en plus exactes au fur et à mesure que ses besoins se développent.


Spinoza.De la droite manière de vivre, traduite par M. J.-G. Prat. Paris, Decaux. — M. Prat, bien connu par ses traductions de Spinoza, vient de rééditer sous ce titre l’Appendice au 4e livre de l’Éthique — appendice qui contient 32 chapitres, comme on peut le voir dans les éditions complètes de l’Éthique. Il y a joint un certain nombre de propositions et de scholies propres à éclaircir ou à développer la doctrine de Spinoza. — Parmi les publications récentes relatives à ce philosophe, mentionnons encore : Der Briefweschel der Spinoza im Urtexte (La correspondance de Spinoza dans son texte primitif, par Hugo Cinsberg.) Leipzig, 1876. M. Ginsberg avait publié antérieurement : Die Ethik der Spinoza im Urtexte. Ces deux volumes contiennent d’utiles et savantes introductions. L’auteur a mis à profit les publications de Van Vloten.


F. Becker (S. J.). — Le Principe de causalité d’après la philosophie scolastique, traduit du hollandais par P. Mansion. — Dissertation néo-scolastique qu’on peut résumer ainsi : Les idées d’effet (chose qui arrive à l’existence) et de cause sont déduites par abstraction de l’expérience. L’une de ces idées n’implique pas l’autre, de manière qu’on ne peut pas dire que le principe de causalité est un jugement analytique dans le sens restreint de Kant. Néanmoins le principe de causalité n’est pas un jugement synthétique, mais un jugement analytique dans le sens large du mot, c’est-à-dire que sans expérience nouvelle on peut affirmer que tout effet a une cause ou plus explicitement : Tout ce qui arrive à l’existence doit son existence à quelque chose différent de lui-même.