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les muscles de la face, du cou, du tronc et des membres : quelque limitée que soit l’excitation, il n’y a aucun effet localisé.

Chez l’homme et les animaux supérieurs (singe, chien), la destruction des corps striés produit une paralysie du côté opposé du corps. Il n’y a point de troubles de la sensibilité.

M. Ferrier ne dit rien des opinions de Nothnagel sur les fonctions spéciales du noyau lenticulaire ; comme nous voulons nous borner à une analyse, nous imiterons son silence.

Couches optiques. Les fonctions des couches optiques sont plus obscures que celles des corps striés. En France, à part quelques exceptions (Luys, Fournie, etc.), on aurait une tendance à leur refuser tout rapport avec la sensibilité. Quelques-uns cependant, même dans l’école représentée par MM. Vulpian et Charcot, se tiennent sur la réserve. Quant à M. Ferrier, il est très-explicite. D’après, lui, les couches optiques et la sensibilité sont dans le même rapport que les corps striés et la motricité. À l’appui de cette hypothèse, il rapporte les observations de Chricthon Browne, qui ont été traduites l’année dernière dans la Revue scientifique, et qui sont peu probantes ; un cas plus précis de H, Jackson, et enfin le résultat de ses expériences sur les singes.

Voici les faits qu’il a observés :

a.) Les couches optiques sont inexcitables. L’électrisation, par exemple, ne provoque ni mouvement, ni douleur, ce qui montre déjà qu’on ne peut les assimiler aux corps striés.

b.) Leur destruction produit, du côté opposé du corps, une hémianesthésie qui est souvent accompagnée d’une hémiplégie, tenant à ce que les filets moteurs de l’expansion pédonculaire ont été intéressés dans la lésion.

Mais si les couches optiques sont des « ganglions d’interruption » d’élaboration pour les impressions sensitives, ce n’est pas à dire qu’elles soient le centre de la conscience, car nous verrons plus loin que les divers modes de la sensibilité peuvent être abolis par la destruction isolée de certaines parties de l’écorce cérébrale.

Considérés dans leur ensemble, les corps opto-striés « sont les centres d’une forme d’activité subordonnée à celle des hémisphères proprement dits et que l’on désigne sous le nom de réflexe secondaire ou automatique. Les divers centres sensitifs et moteurs qui sont différenciés dans les hémisphères, sont intégrés dans ces ganglions entre lesquels il peut s’établir des connexions telles que des actions qui exigent d’abord le concours de la conscience et de la volonté s’organisent en eux, pour ainsi dire, d’une manière réflexe et automatique. »

V. Expansion cérébrale des pédoncules. Quand les pédoncules cérébraux pénètrent dans les hémisphères, ils subissent un aplatissement latéral de manière à former une sorte d’éventail connu sous le nom de capsule interne, ou de double centre demi-circulaire. L’observation chez l’homme et l’expérimentation chez les animaux supérieurs