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périodiques.Archives de physiologie

sieurs endroits limités de la couche externe du cerveau, et éloignés les uns des autres, peuvent répondre à la faradisation par un même phénomène, par exemple l’élévation de la pression sanguine intra-artérielle, la contraction de la vessie et de la rate, la dilatation de la pupille, etc. D’autre part, un même point du cerveau peut, quand il est faradisé, produire tous ces phénomènes. Bien plus, les mêmes cantons du cerveau qui produisent tous ces effets indépendants de la volonté produisent aussi, sous l’influence de la même stimulation, des mouvements qui sont d’ordinaire des actes volontaires.

« Est-on en droit de considérer ces cantons du cerveau comme des centres localisés dans la substance corticale ? Si l’on admettait cette hypothèse, il faudrait admettre qu’un même canton très-limité de l’écorce grise cérébrale est en même temps le centre des mouvements d’une patte, de la contraction de la rate et de la vessie, de la dilatation de la pupille, c’est-à-dire qu’un centre de mouvement volontaire est en même temps le centre d’un phénomène qui se produit en dehors de l’exercice de la volonté. Il faudrait encore admettre qu’un même endroit du cerveau peut-être à la fois le centre de l’augmentation de la pression artérielle, et le centre de l’abaissement de cette pression, ce qui est contradictoire.

« Il me semble plus rationnel d’admettre avec M. Schiff, M, Vulpian, M. Brown-Séquard, que les effets de la faradisation de l’écorce grise cérébrale sont des phénomènes d’ordre réflexe. »


Dans un autre mémoire qu’il a lu à l’Académie des Sciences, M. Bochefontaine a fourni de nouveaux faits sur cette question si controversée des localisations cérébrales. Il a vu que, chez le chien, l’excitation mécanique (grattage) de certains points de la dure-mère, d’un côté, « peut déterminer des contractions d’un ou de quelques muscles de la face, seulement du côté correspondant. Pour obtenir ce résultat il suffit que l’excitation de la dure-mère soit légère, ou que l’animal soit anesthésié à un certain degré ; une stimulation plus forte provoque, en même temps que les contractions des muscles de la face, des mouvements des membres du côté correspondant ; et, si l’excitation est plus intense encore, il survient des mouvements dans les quatre membres, les membres du côté correspondant étant plus violemment agités que ceux de l’autre côté. »


M. Vulpian. Excitabilité du cerveau, localisations cérébrales. Leçon professée à, la Faculté de médecine, 1876.

M. Vulpian expose les découvertes de Hitzig et Ferrier, de ses élèves Carville et Duret, etc., puis essaye d’interpréter les faits connus. Pour lui, il n’y a pas des centres psycho-moteurs, ou du moins cette hypothèse n’est pas la seule possible, et pour son compte il en propose une autre. « Il se peut, dit-il, que des fibres blanches, offrant un certain