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BIBLIOGRAPHIE

Plus un hors-d’œuvre, p. 31-33 (à rejeter en Appendice).

Deuxième journée, samedi 29 août. — Son état dans la matinée, p. 35-38. — Le Moi (deux heures du soir), p. 39-56. — La Personne, p. 57-65. — Repos, p. 6.

Nouveau hors-d’œuvre, p. 67-76 (à rejeter en Appendice).

Troisième journée, dimanche 30 août. — Son état (une heure du soir), p. 2. — Avenir de la philosophie, p. 77-89.

Quatrième journée, lundi 31 août. — Quelques mots sur lui-même (une heure du soir), p. 92. — La Pitié, p. 92-96, — Quelques mots (à neuf heures), p. 97. — Avenir de la démocratie (de neuf heures à onze heures du soir), p. 97-106. — Programme du lendemain, p. 106-107.

Dégageons d’abord la doctrine de tout ce qui l’enchâsse, et qui d’ailleurs fait corps avec elle, et n’est point la partie la moins précieuse de tout le morceau, ni surtout la moins émouvante. Le nom de cette doctrine, désormais entré, pour n’en plus sortir, dans la langue philosophique et aussi, il faut l’espérer, dans la conscience française, est le Personnalisme, qui synthétise, en les dominant de haut pour les concilier, la thèse et l’antithèse de l’individualisme et du socialisme. La personne humaine est, plus et mieux que l’individu humain, fatalement vouée à l’égoïsme, plus et mieux aussi que l’être social, simple partie d’un tout, et qui se dissout et disparaît dans la société humaine {si toutefois elle mérite encore ce nom) : la personne humaine est un principe essentiellement actif, dont l’activité a pour objet, non plus clle-même, mais autrui, ou plutôt l’humanité en autrui comme en soi.

Renouvier établit cette haute doctrine sur quelques thèses fondamentales, dont deux ici se rapportent au dehors et deux au dedans, avec une symétrie parfaite, On y retrouve la distinction de l’étendue et de la pensée, ou du monde et de l’âme, ou de l’objet et du sujet. D’une part, donc, le philosophe fait une étude critique de l’infini, puis de l’espace : d’autre part, une étude critique du moi, puis de la personne. Et les deux premières études ne valent pas seulement pour elles-mêmes, mais comme préparation à celles qui viennent ensuite : celles font en quelque sorte la place nette, et permettent de fonder la doctrine du moi, et surtout de la personne libre. Si, en effet, l’infini avait une existence réelle et actuelle, et si l’espace existait aussi absolument, ce serait le triomphe de la nature, absorbant l’homme, écrasant, annihilant l’homme, ou plutôt l’emportant dans son cours avec une force irrésistible, simple goutte d’eau où vapeur perdue dans Île torrent des choses. Mais précisément, et Renouvier insiste sur cette thèse d’une importance capitale, dit-il, pour le Personnalisme, il est contradictoire de poser l’existence de l’infini numérique ; seul l’indéfini est logiquement correct, et ce n’est qu’un fait mental, une puissance de penser, où plutôt l’ouvrage de cette puissance : en faire autre chose, une réalité en elle-même, est pure contradiction, La réfutation logique de l’infini est suivie d’une analyse, plutôt psychologique, de l’idée de