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sances voisines. » De l’histoire on passera aux beaux-arts. On s’entretiendra de la peinture, de la sculpture, de l’architecture : « Nous définirons chacun de ces arts : nous en prendrons au moins une idée générale ; nous interrogerons la tradition sur leur origine et sur leur progrès. Nous nous piquerons de connaître les hommes célèbres qui y ont excellé, et nous irons chercher l’idée du beau dans les travaux qui nous restent de ces grands maîtres. On ne négligera pas non plus d’acquérir quelques notions sur les procédés de certains arts mécaniques, qui, « quoique moins nobles par leur objet, ne laissent pas d’exiger beaucoup de génie de la part de ceux qui y excellent ».

L’abbé de Pons n’a garde de négliger le chapitre des jeux. Il se félicite si son disciple montre du goût pour les exercices physiques qui contribuent à la souplesse, à la légèreté, à la force du corps. Quant aux récréations intellectuelles, elles tournent au profit de l’instruction de l’enfant. « Tous nos amusements seront des études déguisées. » Dans les heures de loisir on lira les meilleurs ouvrages de théâtre « avec un esprit d’examen et de critique). Puis on passera aux satires et aux épîtres de Boileau. « Nous saurons distinguer dans ce poète les traits fins que dicta le génie, de ces traits grossiers qu’enfante la seule malignité : nous y distinguerons parfaitement la louange vraie et délicate, de la louange fausse, et si j’ose dire, effrontée, dont l’encens est un outrage. » Après avoir lu les poètes lyriques contemporains, l’abbé juge que son élève est suffisamment versé dans la connaissance des lettres et des arts et qu’il est temps d’aborder l’étude de la philosophie : « Il me semble déjà entendre le peuple latin me demander si je prétends professer la philosophie en français ? Oui, messieurs, pourquoi non ? La vraie philosophie ne nous est venue ni de Rome ni d’Athènes, elle est née, pour ainsi dire, au milieu de nous et sous nos yeux. Elle s’accommodera tout aussi bien de la langue française que de tout autre idiome. » Le seul guide qu’il convienne de suivre est Descartes ; seule, sa méthode conduit à la vérité. On se gardera d’y associer « le vil péripatétisme », et l’on aura grand soin de proscrire « ces controverses puériles qui n’ont pour objet que des mots non définis : ces disputes ténébreuses sur les degrés métaphysiques, sur les universaux, et tant d’autres misères qu’on conserve affectueusement par