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REVUE PÉDAGOGIQUE

cédées d’une Introduction de la meilleure qualité. Notons enfin les Extraits des Orateurs politiques de la France (Hachette), des origines à 1830 (remaniement du travail d’Albert Chabrier), et le recueil plus original, les Orateurs politiques de la France de 1830 à nos jours (1908). Ces deux recueils sont publiés sous le patronage d’A. Aulard.

La thèse principale de Pellisson pour l’obtention du doctorat ès lettres a pour sujet : Chamfort. Étude sur sa vie, son caractère et ses écrits. Elle est de l’année 1895. Une biographie, pleine, nette et vivante, une étude subtile et approfondie sur l’observateur et le moraliste, un essai d’histoire politique, neuf et vigoureux, sur le rôle du révolutionnaire, voilà, en moins de mots qu’il ne conviendrait, le résumé de cet ouvrage plein d accent, de mouvement, de force logique ; ce qui lui donne, avant tout, sa valeur, c’est la « conviction », ou pour reprendre l’expression de Chamfort lui-même, « la conscience de l’esprit ». Cette expression, que M. Pellisson applique à son auteur, s’applique pleinement à son beau commentaire.

Maurice Bouchor entraîna Maurice Pellisson vers l’œuvre de propagande populaire et il n’eut pas à lui faire violence. C’est ainsi que parurent, en tête d’Extraits des Mémoires de Saint-Simon, trois « conférences-lectures » qu’il serait regrettable de ne pas rappeler. Je rattacherais au même ordre de préoccupations deux brochures d’un intérêt qui ne s’est pas effacé : Les Œuvres auxiliaires et complémentaires de l’École en France (1903) ; Les Bibliothèques populaires à l’étranger et en France (1906).

Et peut-être songeait-il encore à nos écoliers quand il se mit à traduire en vers les œuvres poétiques de Henri Heine. La Revue Pédagogique rendit compte des Chansons et Poèmes. l’année de leur publication (1910). Le succès de ce premier travail engagea le traducteur à versifier de la même manière le Romancero, Atta Troll, l’Allemagne. La souplesse singulière du texte original se transforme, dans la version française, en un équivalent qui, par l’habileté symétrique et régulièrement rythmée, rappelle l’auteur des Émaux et Camées encore plus que le poète d’outre-Rhin. Malgré cette transposition de ton, peut-être nécessaire, cette « transcription en rimes françaises » des poèmes de Henri Heine par Maurice Pellisson abonde en res-